Lancé il y a plus de dix ans, le projet du port centre d’El Hamdania à Cherchell (wilaya de Tipasa) a connu plusieurs retards. Il fait aujourd’hui l’objet d’une relance avec une nouvelle orientation. L’idée de départ, qui visait à faciliter l’accès maritime des pays africains enclavés, reste d’actualité. Cependant, une modification importante est annoncée : le futur port centre sera implanté dans la wilaya de Boumerdès, à 50 km à l’est d’Alger.
Le PDG du groupe des services portuaires Serport, Abdelkrim Ghezal, a déclaré lundi 9 juin sur les ondes de la Radio nationale : « Dans notre stratégie, nous avons prévu sa réalisation entre Cherchell et Boumerdès. Je crois que l’option de Boumerdès l’emporte. Ce sera peut-être Dellys ou Cap Djinet, car c’est le seul endroit abrité qui reste sur la côte algérienne ». Il n’a toutefois pas précisé l’identité du partenaire étranger qui accompagnera ce projet.
Cette nouvelle orientation entre dans le cadre d’une stratégie nationale de développement portuaire qui s’étale jusqu’à 2035. L’objectif est de construire de nouvelles infrastructures portuaires « en dehors du tissu urbain », afin d’éviter certains problèmes récurrents. À ce propos, M. Ghezal a souligné : « Les ports algériens sont aujourd’hui enclavés dans des zones urbaines, avec des tirants d’eau limités, des quais peu linéaires, et des connexions ferroviaires ou autoroutières insuffisantes ».
Ce port est appelé à devenir un « port intelligent », intégré dans un réseau logistique structuré autour de trois grands axes. « Nous nous projetons dans la modernité pour faire de l’Algérie un hub logistique pour le continent africain », a indiqué le PDG de Serport. Il a aussi précisé : « Le futur port-Centre sera connecté à la Route transsaharienne jusqu’à Lagos, de même qu’il sera relié à la ligne ferroviaire Alger-Tamanrasset ».
Pour rappel, la version initiale du projet à El Hamdania prévoyait 23 quais, un tirant d’eau de 20 mètres, une capacité annuelle de 6,5 millions de conteneurs et 25 millions de tonnes de marchandises. Le coût prévu au départ était de 3,6 milliards de dollars, mais certaines estimations évoquent aujourd’hui un montant dépassant les 5 milliards de dollars.
