Le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, a présenté, mardi, plusieurs points liés à l’action diplomatique de l’Algérie. Lors d’une conférence de presse tenue au siège du ministère, il s’est exprimé sur la question du Sahara occidental, le projet de résolution concernant le « Plan de paix pour Gaza » et la situation au Mali.
Sur la question du Sahara occidental, le ministre a indiqué que le Conseil de sécurité n’a pas retenu les positions défendues par le Maroc. Selon lui, le dossier « n’est pas clos » et reste suivi par les instances des Nations Unies. Il a rappelé que « le dossier du Sahara occidental n’est pas clos et reste soumis aux Nations Unies, au niveau de l’Assemblée générale, du Conseil de sécurité et du Comité spécial de la décolonisation (C-24) ».
Il a souligné que « la résolution adoptée par le Conseil de sécurité a préservé, dans sa teneur, tous les fondamentaux de la solution à la question du Sahara occidental, sans toucher à aucun de ses éléments interdépendants et complémentaires ». Il a ajouté que la résolution 2797 a « réalisé des acquis majeurs permettant au Front Polisario de défendre sa position sur une base solide, pleinement ancrée dans la légalité internationale ».
L’Algérie propose une médiation sous conditions
Selon le ministre, l’Algérie est disposée, sous certaines conditions, à participer à une médiation entre le Maroc et le Front Polisario pour tenter d’avancer vers une issue au conflit du Sahara occidental, en place depuis 1975. « Compte tenu des données et des responsabilités qui lui incombent en tant que pays voisin des deux parties au conflit, l’Algérie n’hésitera pas à apporter son soutien à toute initiative de médiation entre le Front Polisario et le Maroc », a-t-il déclaré.
Ahmed Attaf précise que cette médiation doit s’inscrire dans le « cadre des Nations Unies et qu’elle adhère, dans sa forme et son contenu, aux principes d’une solution juste, durable et définitive à la question du Sahara occidental, tels qu’ils sont stipulés dans toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, y compris la dernière résolution n° 2797. » Cette résolution a été adoptée le 31 octobre, lors d’un vote au cours duquel l’Algérie s’est abstenue.
Le ministre a ajouté que l’engagement de l’Algérie dans la recherche d’une issue au conflit est lié à son « souci constant de la sécurité et de la stabilité de ses voisins ». Il a expliqué que « ce souci fondé sur la ferme conviction de notre pays que sa sécurité et sa stabilité font partie intégrante de la sécurité et de la stabilité de ses voisins, de son environnement et de tous les espaces auxquels il appartient ».
Ahmed Attaf a également affirmé que l’Algérie « n’a jamais envisagé sa sécurité et sa stabilité d’un point de vue solitaire, introverti ou égoïste ». Il a indiqué qu’« au contraire, sa perspective est globale et n’exclut aucun de ses frères, notamment dans la région du Sahel ».
« Plan de paix pour Gaza »
Ahmed Attaf s’est également exprimé sur les négociations autour du projet de résolution lié au « Plan de paix pour Gaza ». Il a affirmé que l’Algérie a pu introduire un amendement « d’une extrême importance », destiné à « permettre au peuple palestinien d’établir son Etat indépendant et souverain ». Il a précisé que l’amendement stipule que l’objectif est de créer les conditions permettant d’ouvrir une perspective politique au conflit israélo-palestinien.
Il a déclaré que « la résolution adoptée ne porte absolument pas atteinte aux fondements d’une solution juste, durable et définitive au conflit israélo-palestinien, telle qu’approuvée par la communauté internationale et conformément aux résolutions pertinentes de la légalité internationale ». Le texte adopté rappelle aussi « toutes les résolutions antérieures du Conseil de sécurité relatives à la question palestinienne », lesquelles forment, selon lui, la référence pour « permettre au peuple palestinien d’accéder à ses droits légitimes et légaux, à travers la fin de l’occupation de ses territoires, la concrétisation de son projet national et l’établissement de son Etat indépendant et souverain ».
Crise au Mali
Concernant la crise au Mali, Ahmed Attaf a déclaré que son règlement doit passer par « les voies pacifiques et politiques inclusives ». Il a exprimé l’inquiétude de l’Algérie face à la montée des menaces sécuritaires dans ce pays voisin. Il a expliqué que « ce que traverse aujourd’hui l’Etat du Mali, avec l’accroissement des menaces terroristes, qui ont atteint des niveaux et une ampleur sans précédent, nous préoccupe, nous inquiète et nous attriste plus que quiconque ».
Il a rappelé l’importance du dialogue au Mali, en affirmant que la solution passe par « un dialogue responsable et une réconciliation globale entre tous les enfants de ce pays, sans aucune distinction et loin de toute ingérence étrangère, qu’elle soit politique ou militaire ». Selon lui, l’Algérie maintient son soutien au Mali en raison de leur voisinage et de leur histoire commune. Il a souligné que « l’Algérie a toujours été et demeure encore aujourd’hui l’un des plus fervents défenseurs et promoteurs de l’unité de l’Etat du Mali, avec son territoire, son peuple et ses institutions ».





















