Algérie : enquêtes en cours après 55 feux de forêt en plein mois de novembre

Des incendies de forêt ont touché plusieurs régions du pays au mois de novembre, une période où ce type d’événement reste inhabituel en Algérie. Le déclenchement d’un grand nombre de feux en peu de temps a suscité des interrogations.

Le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et des Transports, Saïd Sayoud, a indiqué ce dimanche 16 novembre que des enquêtes sont en cours pour connaître l’origine des incendies qui ont ravagé, durant le week-end, de vastes zones forestières dans le Nord du pays. La wilaya de Tipaza a été particulièrement concernée, avec des feux intenses qui ont conduit à l’évacuation de plusieurs hameaux. Quatre personnes ont été arrêtées dans le cadre des investigations.

Samedi matin, la Protection civile a recensé 55 foyers de feux de forêt et de broussailles à Tipaza, Béjaïa, Tizi-Ouzou, Jijel, Médéa, Aïn Defla, Skikda, Chlef, Sétif, Souk Ahras, Mila, Boumerdès, Tébessa et Bouira. Tous ces incendies ont été maîtrisés.

La survenue simultanée de ces feux, en plein automne, a relancé l’idée d’un possible acte volontaire. Certains acteurs politiques ont demandé des investigations. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) a appelé à ouvrir des « enquêtes approfondies pour déterminer les causes de ces incendies, d’autant plus qu’ils se sont déclarés simultanément dans plusieurs wilayas et à une période bien éloignée de la saison chaude ». Le chef du RND a également demandé de faire la lumière sur ces événements.

Invité dimanche matin par téléphone sur la chaîne Echorouk News, Saïd Sayoud a expliqué que le changement climatique modifie désormais la manière dont la Protection civile intervient. Il a rappelé que cette institution devait auparavant faire face aux feux en été et aux inondations en hiver, mais que les conditions actuelles entraînent parfois des incendies en hiver et des inondations en été.

Le ministre a indiqué que trois éléments favorisent un incendie : la chaleur, un faible taux d’humidité et des vents forts. Il a tenu à préciser : « Nous ne soupçonnons personne et nous n’accusons personne ». Il a ajouté : « Les autorités concernées sont en train d’effectuer les enquêtes nécessaires », assurant que les résultats seront communiqués aux citoyens une fois les investigations terminées.

Le wali de Tipaza, Mohamed Amine Benchaoulia, a confirmé sur le même média que des enquêtes sont en cours. Il a déclaré : « Juste après l’évacuation des citoyens, des enquêtes ont été déclenchées par les services de sécurité. Jusqu’à maintenant, 4 suspects ont été arrêtés. Les enquêtes détermineront si ces feux ont une origine criminelle ou s’ils sont le résultat d’actes involontaires ».