L’ONU a officiellement déclaré, vendredi, la famine à Ghaza, la première à toucher le Moyen-Orient, après que ses experts ont averti que 500.000 personnes se trouvaient dans un état « catastrophique ».
La famine à Ghaza « aurait pu être évitée » sans « l’obstruction systématique » de l’entité sioniste, a déclaré le responsable de la coordination des affaires des Nations unies, Tom Fletcher. « Cette famine va et doit nous hanter tous », a-t-il martelé.
Selon des experts de l’ONU, plus d’un demi-million de personnes à Ghaza affrontent des conditions « catastrophiques », le niveau de détresse alimentaire le plus élevé du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), caractérisé par la famine et la mort. Ce chiffre, basé sur informations recueillies jusqu’au 15 août, devrait monter à presque 641.000 d’ici fin septembre.
Selon l’IPC, il s’agit de la détérioration la plus grave de la situation depuis le début de ses analyses dans la bande de Ghaza. L’IPC a rappelé qu’une famine est en cours lorsque trois éléments sont réunis: au moins 20% des foyers (un sur cinq) doivent affronter un manque extrême de nourriture, au moins 30% des enfants de moins de cinq ans (un sur trois) souffrent de malnutrition aiguë, et au moins deux personnes sur 10.000 meurent de faim chaque jour.
Cette situation est le résultat de l’escalade des agressions sionistes contre les Ghazaouis ces derniers mois, qui ont entraîné des déplacements massifs de population, combinés à des accès restreints aux approvisionnements alimentaires causés par l’entité sioniste.
Les enfants de Ghaza risquent tous la mort si l’aide ne leur parvient pas en urgence
Le Commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini, a averti que les enfants les plus affamés de la bande de Ghaza étaient condamnés à mourir si l’aide ne leur parvenait pas de toute urgence.
Dans un communiqué publié vendredi sur les réseaux sociaux, le responsable onusien a indiqué que « les niveaux de famine étaient les plus graves dans le nord, en particulier dans la ville de Ghaza, où vivent encore environ un million de personnes, selon les estimations ».
Il a annoncé qu’« une évaluation sur l’ampleur de la faim dans l’enclave assiégée serait bientôt publiée », ajoutant que « les centres de santé de l’UNRWA avaient enregistré depuis mars une augmentation de six fois du nombre d’enfants souffrant de malnutrition aiguë ». « Si des mesures urgentes ne sont pas prises, les enfants sont condamnés à mourir », a-t-il souligné.
Lazzarini a ajouté que « les Palestiniens de Ghaza meurent déjà de faim, et il y en aura sans aucun doute davantage ».
Jeudi, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), a affirmé que la situation humanitaire se détériore dans la bande de Ghaza, en proie à des agressions sionistes barbares et à un blocus total depuis plusieurs mois, précisant que la famine, la malnutrition et la crise de logement s’aggravent dans l’enclave palestinienne.
Près de 800.000 Palestiniens déplacés de force depuis mi-mars dernier
Les Nations Unies ont annoncé que le nombre de Palestiniens déplacés de force à Ghaza, en raison des attaques de l’entité sioniste, a dépassé les 796.000 depuis la mi-mars dernier.
« Un total de 796 .000 Palestiniens ont été déplacés de force de la bande de Ghaza depuis la mi-mars dernier », a indiqué jeudi la porte-parole adjointe du Secrétaire général de l’ONU, Daniela Gros, au cours d’une conférence de presse, précisant qu’« environ 17 000 nouveaux déplacements ont été enregistrés la semaine passée, soit du 12 au 18 août ».
Elle a noté que « 95 % des déplacements forcés se produisent dans la ville de Ghaza, où les habitants fuient l’est de la ville vers le sud et l’ouest, pour échapper aux attaques de l’armée sioniste ».
Le bilan de l’agression génocidaire menée par les forces d’occupation sionistes contre la bande de Ghaza depuis le 7 octobre 2023, s’est élevé à 62.192 martyrs et 157.114 blessés, ont indiqué jeudi les autorités sanitaires palestiniennes.