Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a adopté, à l’initiative de l’Algérie et sous sa présidence, une déclaration établissant une feuille de route claire destinée à renforcer l’intégration entre les structures sécuritaires et celles de gouvernance du continent. Cette démarche s’inscrit dans le cadre de la contribution active de l’Algérie à l’avancement de l’agenda africain de la paix, de la sécurité et du développement.
Cette décision a été prise lors d’une réunion dirigée par Mohamed Khaled, représentant permanent de l’Algérie auprès de l’Union africaine et président du Conseil de paix et de sécurité pour le mois d’août.
Les travaux de cette rencontre ont porté principalement sur le soutien à la coordination entre le Conseil, d’une part, et les plateformes du Mécanisme africain de gouvernance, de l’Architecture africaine de paix et de sécurité, ainsi que la sous-commission des droits de l’Homme, de la démocratie et de la gouvernance, d’autre part.
Les discussions ont mis en avant la nécessité urgente de consolider la synergie et la coordination institutionnelle entre ces différentes structures.
L’objectif poursuivi à travers cette initiative est de parvenir à harmoniser les actions et à en synchroniser la mise en œuvre, afin d’obtenir des résultats collectifs tangibles dans des domaines clés tels que les droits humains, la démocratie, la gouvernance, le système d’alerte précoce et la prévention ou le règlement des conflits. Cette dynamique vise également à contribuer à l’atteinte des ambitions fixées par l’Agenda 2063.
Concernant les défis actuels, le Conseil a exprimé une vive inquiétude face aux menaces géopolitiques croissantes qui pèsent sur le continent, en particulier les ingérences étrangères et l’exploitation illégale des ressources naturelles africaines.
La déclaration adoptée insiste de manière explicite sur la nécessité d’une réaction rapide et coordonnée de l’Union africaine, à travers la création d’un mécanisme unifié de gestion des crises et des menaces, afin de réaffirmer la souveraineté africaine et de protéger les intérêts stratégiques du continent.
Toujours à l’initiative de l’Algérie, le Conseil a recommandé à la Commission de l’Union africaine, en collaboration avec la plateforme Mécanisme africain de gouvernance, Architecture africaine de paix et de sécurité, la sous-commission des droits de l’Homme, de la démocratie et de la gouvernance, ainsi que le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs, de concevoir une matrice exhaustive recensant l’ensemble des instruments juridiques de l’Union relatifs à la gouvernance, aux droits humains, à la paix et à la sécurité. Cette matrice devra être assortie d’une évaluation de leur pertinence et de leur efficacité, ainsi que de la définition d’un plan d’action structuré pour traiter les défis complexes que connaît le continent dans les domaines de la gouvernance et de la sécurité.
Le Conseil a également appelé les Etats membres qui n’ont pas encore ratifié les instruments et traités relatifs aux valeurs partagées de l’Union africaine, en particulier la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, à accélérer leurs procédures de ratification, à les intégrer dans leurs législations nationales et à les appliquer concrètement.
Dans la même logique, la déclaration engage les Etats membres à apporter le soutien politique nécessaire pour assurer la mise en œuvre du Rapport sur la gouvernance en Afrique, préparé par la plateforme Mécanisme africain de gouvernance, Architecture africaine de paix et de sécurité, sous la supervision du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs, dont le Forum des chefs d’Etat et de gouvernement est actuellement dirigé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et ce, jusqu’en février 2026.
Réaffirmant que le développement durable doit rester centré sur l’être humain, la déclaration insiste sur l’importance d’adopter une approche intégrée fondée sur l’inclusion afin de consolider la démocratie, les droits humains et la bonne gouvernance. Elle souligne également la nécessité d’assurer la participation effective des jeunes et des femmes, tout en mobilisant les organisations de la société civile, les médias et les milieux académiques, afin de rapprocher le Conseil de paix et de sécurité, et, à travers lui, l’Union africaine, des citoyens du continent.
Younes Sakhri