Les ministres des Affaires étrangères de plusieurs pays arabes et musulmans ont exprimé lundi leur rejet et leur condamnation des attaques sionistes contre l’Iran, qui se poursuivent depuis vendredi dernier, appelant au respect de la souveraineté des Etats, de l’intégrité de leurs territoires et à la résolution des différends par des moyens pacifiques.
Dans un communiqué commun, les ministres des Affaires étrangères de l’Algérie, la Jordanie, le Pakistan, Bahreïn, Brunéi Darussalam, la Turquie, le Tchad, la Gambie, l’Union des Comores, Djibouti, l’Arabie saoudite, le Soudan, la Somalie, les Emirats arabes unis, l’Irak, le Sultanat d’Oman, le Qatar, Koweït, la Libye, l’Egypte et la Mauritanie ont déclaré que, « face aux développements régionaux rapides et à l’escalade sans précédent des tensions au Moyen-Orient », résultant de l’agression de l’occupant israélien contre la République islamique d’Iran, ils « rejettent et condamnent » les attaques de l’occupant israélien « menées depuis l’aube du 13 juin 2025 contre l’Iran, ainsi que toute pratique violant le droit international, les principes de la Charte des Nations unies », et réaffirment « la nécessité de respecter la souveraineté des Etats, l’intégrité de leurs territoires, les principes de bon voisinage et de règlement pacifique des conflits ».
Les ministres ont également exprimé, leur « profonde inquiétude face à cette escalade dangereuse qui menace la sécurité et la stabilité de toute la région », soulignant « la nécessité de mettre fin aux actions hostiles » de l’occupant israélien contre l’Iran, à un moment où le Moyen-Orient connaît des tensions croissantes, et « l’importance de réduire les tensions en vue d’un cessez-le-feu et d’un apaisement global ».
Ils ont insisté sur « l’importance de faire du Moyen-Orient une zone exempte d’armes nucléaires et d’autres armes de destruction massive, conformément aux résolutions internationales pertinentes et sans sélectivité », et ont appelé à « l’adhésion rapide de tous les pays de la région au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires ».
Les ministres des Affaires étrangères ont aussi « souligné l’impératif de ne pas cibler les installations nucléaires placées sous les garanties de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), conformément aux décisions de l’AIEA et du Conseil de sécurité, car cela constitue une violation flagrante du droit international et du droit international humanitaire au titre de la Convention de Genève de 1949 », mettant en avant « la nécessité de revenir au processus de négociations dès que possible comme seule voie pour parvenir à un accord durable sur le programme nucléaire iranien ».
Enfin, les ministres ont souligné « l’importance du respect de la liberté de navigation sur les voies maritimes internationales, conformément au droit international en vigueur, et de la non mise en péril de la sécurité maritime internationale », affirmant que « la seule issue aux crises régionales réside dans la diplomatie, le dialogue et le respect des principes de bon voisinage, selon le droit international et la Charte des Nations unies », tout en soulignant qu’« aucune solution militaire ne saurait régler la crise actuelle ».
Agression contre l’Iran : Téhéran exhorte la communauté internationale à demander des comptes à l’entité sioniste
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaeil Baqaei, a déclaré mardi que l’attaque de l’entité sioniste contre l’Iran était contraire aux normes internationales, soulignant que la communauté internationale devrait demander des comptes à l’agresseur et condamner explicitement ses actions.
« L’agression sioniste est contraire à toutes les normes internationales, à la Charte des Nations Unies et aux droits de l’homme », a indiqué Esmaeil Baqaei cité par l’agence de presse Irna. Il a fait savoir qu’« en vertu du chapitre 7, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et le Conseil de sécurité de l’ONU étaient tenus de prévenir toute agression, menace ou violation de la paix ».
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a, en outre, souligné que, « conformément à toutes les réglementations internationales, notamment la résolution 533 du Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), toute menace contre les installations nucléaires pacifiques d’un pays constitue une menace pour la paix et la sécurité internationales ».
Par conséquent, a-t-il poursuivi, « l’Iran attend de l’ONU, de l’AIEA et du Conseil de sécurité des Nations unies qu’ils prennent des mesures et tiennent l’agresseur pour responsable ».
Evoquant, par ailleurs, les positions adoptées par de nombreux pays face à l’agression sioniste, Esmaeil Baqaei a rappelé que les Etats de la région ont condamné le régime sioniste et mis en garde contre les répercussions de son crime sur la paix et la stabilité régionales et internationales.
Il a notamment exhorté les autres nations à condamner cette agression devant le Conseil de sécurité de l’ONU et l’Assemblée générale des Nations Unies pour contraindre l’entité sioniste à rende des comptes.
Concernant la réponse de l’Iran, le diplomate a rappelé que la République islamique a le droit de défendre sa sécurité nationale, sa souveraineté et son intégrité territoriale conformément à l’article 51 de la Charte des Nations Unies.
L’Iran condamne la « lâcheté » de l’attaque sioniste contre la télévision d’Etat
Le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi a fustigé mardi la « lâcheté » des frappes sionistes contre la télévision d’Etat à Téhéran qui ont fait au moins trois martyrs, selon un bilan fourni par le groupe audiovisuel.
« Cette attaque illustre le comble de la lâcheté: ils (les sionistes) ne peuvent remporter de véritable bataille et s’en prennent à un bâtiment civil qui ne dit que la vérité », a déclaré Abbas Araghchi à la télévision. « L’attaque contre la radiotélévision iranienne démontre le désespoir » des sionistes, a-t-il ajouté.
Auparavant, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a fait savoir que son pays répondra aux agressions de l’entité sioniste quelle que soit leur ampleur, affirmant que la réponse iranienne sera « du même niveau et fera regretter à l’agresseur ses attaques ». « Nous n’avons pas été les initiateurs de la guerre, mais nous répondrons aux crimes des sionistes. Quelle que soit l’échelle de leur attaque, la réponse sera au même niveau », a promis le président.
Depuis vendredi dernier, l’entité sioniste mène des attaques aériennes de grande envergure contre des sites militaires, nucléaires et civils en Iran. Selon les autorités iraniennes, ces agressions ont fait au moins 224 martyrs, dont plusieurs commandants militaires et scientifiques nucléaires de premier plan.
En riposte à ces attaques, qualifiées par Téhéran de « violation flagrante des chartes onusiennes » et d’« agression manifeste contre l’intégrité territoriale et la souveraineté du pays », l’Iran a lancé, depuis vendredi soir, des vagues de missiles visant des dizaines de cibles, de centres militaires et de bases aériennes appartenant à l’entité sioniste dans le cadre de son opération baptisée « promesse honnête 3 ».