L’importance de protéger le cheval Barbe, une race équine originaire d’Afrique du Nord et emblématique en Algérie, a été soulignée vendredi à Alger lors d’une rencontre animée par le préhistorien et archéologue, Nadjib Ferhat.
S’exprimant lors d’une conférence intitulée « Le cheval Barbe, patrimoine et jeux équestres », à la villa Abdeltif, ce chercheur et membre d’une association dédiée à la protection de cette race, a relevé que « le Barbe est préservé depuis plusieurs siècles en Algérie et fait partie des éléments de son patrimoine équestre ».
Dans son exposé historique sur le Barbe, le vice-président de l’Association « Adjr » pour la protection de ce cheval « emblématique », a mentionné que la présence de ce cheval de selle au Maghreb a été « attestée à travers les pièces de monnaie des rois numides dont Massinissa » (vers 3e siècle avant J-C).
Ces représentations, a-t-il souligné, « symbolisent la gloire, le pouvoir et la fierté et démontrent le lien étroit entre l’homme et le cheval ».
Pour ce chercheur, le Barbe, remarquable par son endurance et rusticité, a été utilisé comme « cheval de guerre » par les Numides.
Egalement un bon cheval de spectacles équestres et de concours hippiques, le Barbe est aussi adapté pour le loisir notamment les courses, les randonnées et l’attelage, a-t-il ajouté.
Par sa morphologie, a détaillé M. Ferhat, le Barbe est excellent en attelage, en citant des écrits historiques de l’époque romaine qui mentionnent « des chars attelés à des chevaux ».
Appelant à la préservation de ce patrimoine équestre algérien, l’orateur a rappelé que l’association « Adjr », œuvre depuis plusieurs années à la protection et la promotion du cheval barbe notamment, à travers la sensibilisation des éleveurs et des jeunes générations à l’importance de « la préservation de cette race emblématique ».
Pour rappel, la villa Abdeltif accueille depuis le 10 mai dernier l’exposition « El Waâda » de l’artiste designer et photographe Djamel Matari, dédiée à la fantasia, une tradition ancestrale équestre, pratiquée notamment dans l’Est et l’Ouest algériens.