En Algérie, 35 000 personnes sont concernées par la maladie rénale chronique

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En Algérie, environ 35 000 personnes sont concernées par la maladie rénale chronique, avec un coût de prise en charge estimé à 800 millions d’euros, indique ce dimanche le Pr Farid Haddoum, chef de service néphrologie au CHU Mustapha Pacha. Selon lui, une nouvelle approche est nécessaire pour mieux accompagner les malades et réduire les dépenses, notamment en instaurant un dépistage obligatoire pour les populations à risque.

Lors de son intervention sur les ondes de la radio Chaîne 3, le Pr Haddoum a souligné que la maladie est de mieux en mieux connue. Il a également noté que la néphrologie se porte bien en Algérie, avec la présence d’au moins un centre de dialyse et une consultation en néphrologie dans chacune des 58 wilayas.

Un dépistage précoce pour réduire les coûts

Le Pr Haddoum appelle à un renforcement du dépistage des maladies rénales, notamment chez les personnes à risque comme les diabétiques, les hypertendus et les personnes en surpoids. Il estime que cette mesure pourrait être facilitée en remboursant les bilans annuels. « Pour ces patients, le fait que ce soit remboursé et que les médecins soient amenés à leur demander de le faire une fois par an, peut favoriser ce dépistage », a-t-il expliqué.

Une prise en charge précoce permettrait de limiter le recours à l’hémodialyse, une procédure coûteuse pour l’État. Le Pr Haddoum rappelle que « l’hémodialysé chronique est le citoyen algérien qui coûte le plus cher aux caisses de l’Etat », avec une dépense minimale de 2 millions de dinars par an. Il insiste sur l’impact financier de cette maladie : « L’hémodialyse chronique en centre est un gouffre financier pour notre pays. Nous devons lutter pour baisser le nombre de malades et bien évidemment la facture de la prise en charge. L’Etat débourse la bagatelle de 800 millions d’euros pour uniquement 35 000 hémodialysés, soit le même coût pour 3 millions de diabétiques ».

Vers une nouvelle approche de la néphrologie

Dans le monde, la maladie rénale chronique touche environ 4 millions de personnes. Le Pr Haddoum estime qu’elle pourrait disparaître d’ici 20 ans grâce aux avancées médicales et à de nouveaux traitements plus accessibles.

Pour l’Algérie, il préconise un changement d’approche en s’éloignant de l’hémodialyse, très coûteuse, au profit d’une meilleure prise en charge néphrologique. Il plaide pour le développement de la spécialité et l’accompagnement des médecins généralistes et du personnel paramédical. « Il faut plus de néphrologues, plus de consultations en néphrologie, plus de dépistage et le remboursement d’un bilan de 500 DA par an », a-t-il affirmé.

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