Le Centre russe des exportations (REC, Russian Export Center) estime que l’Algérie pourrait devenir une plaque tournante pour l’entrée des produits russes sur les marchés africains. Selon Ivan Nalich, représentant commercial de la Fédération de Russie en Algérie, la Russie exporte déjà plusieurs produits vers l’Algérie, notamment le blé (environ 30% du marché algérien), les produits métallurgiques, les engrais et des produits chimiques. D’autres secteurs, comme la production de lait en poudre et les produits pharmaceutiques, sont également en développement.
Grâce à sa position géographique, l’Algérie dispose d’atouts pour devenir un centre logistique facilitant l’exportation des marchandises russes vers le continent africain. Le Centre russe des exportations travaille ainsi à l’amélioration du cadre juridique pour simplifier les démarches administratives et encourager l’implantation des entreprises russes en Algérie.
« En raison de sa situation géographique exceptionnelle, l’Algérie a la perspective de devenir une plaque tournante logistique importante pour les marchandises russes afin de pénétrer les marchés africains. Pour notre part, nous travaillons à l’amélioration du cadre réglementaire afin de supprimer les barrières administratives et de simplifier la procédure de localisation des entreprises russes en Algérie. J’espère qu’à moyen terme, nous serons en mesure d’attirer des entreprises russes en Algérie », a déclaré Nalich, cité l’agence russe Ria Novosti le 16 janvier en cours.
Les domaines de coopération entre les deux pays couvrent plusieurs secteurs, notamment l’agriculture, l’industrie pharmaceutique, l’énergie et les technologies de communication. Un accompagnement est prévu pour aider les entreprises à mieux comprendre les procédures d’homologation des produits russes et à identifier les grandes foires prévues en 2025. La représentation commerciale russe cherche aussi à élargir les opportunités de partenariat et à faciliter l’accès des entreprises russes au marché algérien.
En 2024, une mission économique a été organisée en Algérie par le Centre russe des exportations, en collaboration avec la représentation commerciale russe. Cette mission concernait les entreprises actives dans les secteurs du bâtiment et des technologies de l’information. Une nouvelle mission multisectorielle est prévue en novembre 2025.
« L’interaction avec l’Algérie se poursuit dans un large éventail de domaines. L’intérêt des entreprises russes pour ce marché s’est considérablement accru ces dernières années et les contacts commerciaux se sont intensifiés. En 2024, le REC, avec l’appui de la Mission commerciale en Algérie, a organisé une mission d’affaires dans le domaine de la construction et de l’informatique, cette année nous prévoyons une mission multisectorielle en novembre. Un entretien avec un représentant commercial vous aidera à vous faire une idée des spécificités du marché et à constituer une base de connaissances nécessaire pour un démarrage efficace des exportations », a déclaré Artur Zavyalov, directeur du développement de l’infrastructure des partenaires et des produits non financiers au REC.
L’Algérie est le deuxième importateur africain de produits russes
Les échanges commerciaux entre l’Algérie et la Russie ont connu une progression, passant de 1,05 milliard de dollars en 2022 à plus de 1,5 milliard de dollars en 2023, note le journal El Khabar. Pour les quatre premiers mois de 2024, ces échanges ont atteint environ 524 millions de dollars. Selon les institutions russes, l’Algérie fait partie des trois principaux partenaires commerciaux de la Russie en Afrique.
Les échanges entre la Russie et l’Afrique ont atteint un niveau record de 24,5 milliards de dollars, avec une hausse de plus de 22 % au premier semestre de l’année 2024. L’Algérie est le deuxième importateur africain de produits russes après l’Égypte, avec des importations évaluées à 2,99 milliards de dollars, contre 4,18 milliards de dollars pour l’Égypte et 1,22 milliard de dollars pour le Sénégal.
Les relations entre l’Algérie et la Russie ont connu une évolution positive ces dernières années. Les deux pays cherchent à renforcer leur coopération économique dans plusieurs secteurs stratégiques. En 2023, rappelle El Khabar, la Russie a autorisé plusieurs pays qualifiés d’« amis », dont l’Algérie, à utiliser le rouble pour les transactions sur le marché des changes et financier russe. Cette mesure facilite les échanges commerciaux et les transactions bancaires entre les deux pays.
L’idée d’une zone de libre-échange entre l’Algérie et la Russie pourrait permettre d’élargir encore davantage leur coopération et d’ouvrir de nouvelles opportunités pour les entreprises des deux pays.