La finance islamique en Algérie : une expérience réussie et un cadre réglementaire renforcé

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Des experts et responsables du secteur bancaire ont salué le succès de l’expérience algérienne en matière de finance islamique, trois ans après l’adoption de son cadre réglementaire. Ils ont souligné que la récente loi monétaire et bancaire favorisera le développement de cette activité, notamment en encourageant l’ouverture de banques exclusivement dédiées à la finance islamique.

Lors d’une conférence sur la finance islamique organisée par le Haut Conseil Islamique (HCI), en présence de son président Bouabdallah Ghlamallah, les participants ont loué l’approche progressive adoptée par les autorités publiques, passant des règlements de la Banque d’Algérie à la loi monétaire et bancaire. Ils ont appelé à l’établissement de règles préventives pour ce mode de financement alternatif au sein des banques, rapporte l’APS.

L’expert Abderrahmane Belhafsi a affirmé que l’expérience algérienne dans le domaine des banques islamiques pouvait être qualifiée de réussie, avec plus de 500 agences bancaires ouvertes depuis la promulgation du cadre réglementaire. Il a souligné que la loi monétaire et bancaire renforcerait le secteur bancaire en permettant la création de banques et d’établissements financiers spécialisés exclusivement dans la finance islamique.

La loi monétaire et bancaire comprend diverses dispositions visant à renforcer la gouvernance et les prérogatives de la Banque d’Algérie, du Conseil de la Monnaie et du Crédit (CMC), des banques et des établissements financiers. Elle établit également un cadre réglementaire pour l’exercice de l’activité de finance islamique. La loi a récemment été publiée au Journal Officiel, et elle autorise la Banque d’Algérie à introduire la monnaie numérique de la Banque centrale, appelée « dinar numérique algérien ». Elle prévoit également la création de banques numériques et d’organismes de paiement appelés « Prestataires de services de paiement (PSP) », ainsi que la dématérialisation des échanges avec les banques, les établissements financiers et les prestataires de services de paiement.

Abderrahmane Belhafsi a appelé à la création d’un marché financier permettant l’échange de valeurs mobilières islamiques et à l’établissement de règles préventives spécifiques pour les banques islamiques. Il a souligné l’importance d’élaborer un plan d’action précis pour faciliter le travail des établissements opérant dans le domaine de la finance islamique, tels que les banques, les institutions financières et les guichets.

Préparatifs avancés pour le lancement des Sukuk islamiques

D’autre part, Mohamed Boudjellal, membre du HCI et expert en finance islamique, a indiqué que le projet de cadre réglementaire relatif au lancement des Sukuk islamiques, un instrument de financement pour les institutions et l’économie, était à un stade très avancé. Il a expliqué que le projet nécessitait d’abord une modification du Code du commerce en vigueur, suivie de l’élaboration de décrets exécutifs concernant le cadre et l’organisation de cette formule de financement alternative conforme aux principes de la charia islamique.

Saïd Bouizri, membre de l’Autorité Charaïque Nationale de la Fatwa pour l’industrie financière islamique relevant du HCI, a affirmé que l’Algérie avait adopté plusieurs textes juridiques et réglementaires pour renforcer, promouvoir et accompagner l’activité de la finance islamique. Il a souligné la nécessité de combler les lacunes liées principalement à l’aspect réglementaire, à la compréhension de la terminologie et à l’encadrement et à la formation du personnel.

Abdelhamid Boulouadnine, directeur général de la Banque d’Algérie, a déclaré que la finance islamique devrait se développer davantage en Algérie. Il a assuré que la Banque d’Algérie travaillait actuellement au développement de son écosystème. Des règlements et des instructions sont en cours de préparation, devant être finalisés d’ici la fin de l’année 2023, pour mettre en place un marché monétaire permettant aux banques actives dans la finance islamique de prêter des liquidités à d’autres banques qui en ont besoin.

La Banque d’Algérie prépare également d’autres réglementations concernant la gouvernance charaïque, le contrôle interne au niveau des banques, l’audit légal et le système comptable et de supervision de l’activité de la finance islamique.

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