Le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, a estimé que la coopération entre l’Afrique et la Russie est arrivée à un stade avancé, lui permettant de jouer un rôle important dans la mise en place d’un ordre international plus équilibré.
S’exprimant samedi au Caire lors de la deuxième session du Forum de partenariat Afrique-Russie au niveau ministériel, M. Attaf a déclaré : « Nous nous réunissons, aujourd’hui, pour apporter un nouveau jalon à l’édifice du partenariat entre l’Afrique et la Russie, dont nous sommes fiers de la glorieuse histoire et du présent remarquable, tout en nous réjouissant d’explorer, avec confiance et engagement, ses perspectives prometteuses ».
À cette occasion, le chef de la diplomatie algérienne a rappelé la disponibilité de l’Algérie à contribuer à la réalisation des priorités centrales de ce partenariat, soulignant qu’elles sont « en phase avec les objectifs de l’Agenda 2063 de l’Union africaine dans ses dimensions politique, sécuritaire, économique et sociale ».
Sur le plan politique, Ahmed Attaf a mis en avant « l’importance du consensus afro-russe pour contribuer au parachèvement du processus de décolonisation, notamment sur le continent africain ». Il a également rappelé que l’Algérie a récemment accueilli une conférence internationale consacrée à la criminalisation juridique de la colonisation, affirmant qu’elle « soutient fermement l’idée de l’institution d’une Journée internationale de lutte contre ce phénomène ignominieux, qui n’a sa place ni dans le monde d’aujourd’hui ni dans celui de demain ».
Concernant les questions sécuritaires, le ministre d’État a salué « l’attachement afro-russe au principe des solutions africaines aux problèmes africains, dans un contexte marqué par l’exacerbation des menaces terroristes à l’échelle continentale et la multiplication des foyers de tension, de crise et de conflit ». Selon lui, le partenariat Afrique-Russie « doit avoir pour finalité le renforcement des capacités nationales, le rejet des ingérences étrangères et la promotion des approches politiques et des solutions pacifiques ».
Abordant le volet économique, Ahmed Attaf s’est félicité de « l’augmentation du niveau des échanges commerciaux entre l’Afrique et la Russie ». Il a estimé qu’« à l’approche de l’horizon 2030, il est important de mettre davantage l’accent sur l’impératif de permettre aux pays africains de rattraper leur retard dans la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD), et d’oeuvrer ensemble afin d’éviter que notre continent ne soit laissé en marge des révolutions en cours dans les domaines du numérique, de la robotique, des nanotechnologies, de l’intelligence artificielle et des énergies renouvelables ».
Sur le plan institutionnel international, l’Algérie a exprimé, par la voix de son ministre, sa satisfaction quant à « la convergence de vues entre l’Afrique et la Russie sur la consécration d’une représentation plus équitable de l’Afrique au Conseil de sécurité des Nations unies et le renforcement de la représentation du continent au sein des institutions internationales bancaires, monétaires et commerciales ».
Dans ce contexte international marqué par de nombreux déséquilibres, M. Attaf a souligné que l’Algérie « estime que le partenariat entre l’Afrique et la Russie a atteint un niveau de maturité lui permettant d’être un levier essentiel du processus d’établissement d’un ordre international plus juste et plus équitable, fondé sur le droit international (…), le multilatéralisme comme démarche participative n’excluant aucune nation et un système qui valorise le rôle de l’ONU en tant qu’espace fédérateur pour résorber les différends et unifier les efforts et les initiatives en vue de réaliser la paix, la sécurité et la prospérité pour toutes les nations, sans exclusive ni discrimination ».
Attaf s’entretient avec Lavrov
En marge de ce forum, Ahmed Attaf a également tenu une rencontre bilatérale, samedi au Caire, avec son homologue russe Sergueï Lavrov. Selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères, les discussions ont porté sur « les relations d’amitié et de coopération entre les deux pays, en prévision des prochaines échéances bilatérales, appelées à renforcer la dynamique remarquable que connaissent les relations algéro-russes ».
Les deux ministres ont par ailleurs « procédé à un échange de vues sur les questions régionales d’intérêt commun, notamment les développements de la situation dans la région sahélo-saharienne », précise la même source.
