Paris et Alger : vers un geste symbolique autour des biens historiques algériens ?

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Selon L’Express, la restitution par la France de certains biens historiques algériens pourrait constituer un geste symbolique en faveur d’une normalisation des relations bilatérales, aujourd’hui au point mort.

Le magazine, dans un article publié dimanche dernier sur son site, estime que le climat actuel entre Paris et Alger ne favorise pas une initiative d’une telle portée. Mais un acte limité, ancré dans la mémoire partagée des deux nations, pourrait ouvrir la voie à une reprise du dialogue entre les deux capitales.

Parmi les symboles les plus évoqués figure le canon Baba Merzoug, transporté en 1833 de la rade d’Alger jusqu’à Brest, en Bretagne. Utilisé en 1683 par le consul de France pour bombarder la ville, le canon trône aujourd’hui dans l’enceinte de la base navale de Brest, présenté comme un trophée de guerre. Il est classé parmi les biens du ministère français des Armées, ce qui rend toute restitution juridiquement complexe et politiquement sensible.

Alger réclame depuis plusieurs années le retour de ce canon emblématique, mais aussi d’autres objets saisis durant la conquête coloniale, notamment deux sabres, un burnous et un exemplaire du Coran ayant appartenu à l’émir Abdelkader, figure fondatrice de la résistance algérienne au XIXᵉ siècle. Ces pièces se trouvent aujourd’hui dans des musées et collections privées en France.

Pour L’Express, la restitution partielle de tels biens (sans pour autant bouleverser les équilibres diplomatiques) pourrait marquer un tournant symbolique dans un dialogue mémoriel souvent tendu.

Aucune décision officielle n’a encore été annoncée. Mais la question, désormais publique, renvoie à l’un des contentieux les plus sensibles de l’histoire franco-algérienne, celui de la mémoire et du patrimoine confisqué.