La France relance la voie du dialogue avec l’Algérie

Nouvelles conditions d'entrée sur le territoire français pour les Algériens

Dans un geste perçu comme un signe de réchauffement des relations algéro-françaises après plusieurs mois de tension, le Premier ministre français, Sébastien Lecornu, a affirmé, mardi, devant l’Assemblée nationale, que son gouvernement n’envisageait pas d’abroger l’accord migratoire signé avec l’Algérie en 1968, mais plutôt d’en renégocier les termes.

Répondant à une question de Marine Le Pen, cheffe du parti d’extrême droite Rassemblement national, Lecornu a précisé que « le gouvernement français ne cherche pas à l’annuler, mais à le moderniser par le biais de nouvelles négociations ». Il a ajouté que la prochaine étape consisterait en la reprise des travaux du Comité intergouvernemental de haut niveau, qui s’était réuni en 2022 et avait alors convenu de la nécessité d’adapter l’accord aux évolutions actuelles.

Le ministre français a souligné que le dossier dépassait la seule question migratoire, en englobant notamment la lutte contre le terrorisme, la sécurité maritime, la situation au Sahel et le renforcement de la coopération économique, plaidant pour une approche globale fondée sur les intérêts mutuels des deux pays.

Lecornu a insisté sur le fait que la France « respecte la souveraineté de l’Algérie et de son gouvernement », appelant à « un dialogue sérieux et apaisé, loin des tensions politiques et médiatiques ». Il a ajouté que « les différends ne doivent pas devenir des instruments de politique intérieure française ».

Le Premier ministre a également réaffirmé l’engagement de son gouvernement à suivre les dossiers de l’écrivain Boualem Sansal et du journaliste Christophe Gleizes, actuellement détenus en Algérie, « dans le respect de la souveraineté de la loi », précisant que Paris restait mobilisée pour poursuivre les échanges à ce sujet.

Ces déclarations interviennent alors que se dessinent les signes d’un dégel progressif dans les relations bilatérales, après la nomination de Laurent Nuñez au poste de ministre de l’Intérieur, en remplacement de Bruno Retailleau.

Dans un entretien accordé récemment au Parisien, Laurent Nuñez a exprimé sa volonté de relancer le dialogue avec Alger « sur de nouvelles bases », révélant avoir reçu une invitation officielle de son homologue algérien.

Pour rappel, les relations entre les deux pays s’étaient détériorées depuis l’été 2024, après la reconnaissance par Paris du plan marocain d’autonomie au Sahara occidental, puis s’étaient aggravées à la suite de plusieurs incidents diplomatiques.