La contrefaçon menace l’économie nationale

La contrefaçon prend des proportions inquiétantes en Algérie, selon les chiffres communiqués par la direction générale des Douanes et l’Institut national de la propriété industrielle (Inapi), lors d’un séminaire international tenu à Alger sur la protection de la propriété intellectuelle et industrielle.

Les données présentées révèlent une hausse spectaculaire des saisies d’articles contrefaits. En effet, durant les neuf premiers mois de l’année 2025, les Douanes ont saisi 387 026 produits contrefaits, contre 83 648 en 2024, soit une augmentation de plus de quatre fois. D’après Celia Hakimi, cheffe du bureau de lutte contre la contrefaçon, ces produits concernent principalement la contrefaçon de logos (36,1 %), les dentifrices (33,4 %), les vêtements (20,1 %) et les chaussures de sport (6,1 %).

Depuis la mise en place, en 2007, du dispositif spécial de lutte contre la contrefaçon, les Douanes ont enregistré 778 demandes d’intervention, et procédé à la saisie de près de 15 millions d’articles.

De son côté, l’Inapi constate également une augmentation des contentieux civils liés à la contrefaçon de marques, dessins, modèles, brevets et actes de concurrence déloyale. En 2024, l’institut a recensé 78 litiges, contre 59 en 2023, et 233 requêtes d’enquête, émanant principalement de la Sûreté nationale, de la Gendarmerie, des Douanes et des directions du commerce.

Face à la montée du phénomène, notamment sur les plateformes numériques, l’Inapi appelle à renforcer les mécanismes juridiques et technologiques pour encadrer la lutte contre la contrefaçon sur Internet. Son représentant, Toufik Bouzina, a souligné la nécessité de clarifier les zones d’ombre juridiques entourant les créations générées par l’intelligence artificielle, un champ encore peu réglementé en matière de propriété intellectuelle.