L’Algérie a réaffirmé, hier, par la voix de son représentant permanent auprès des Nations unies, l’ambassadeur Amar Bendjama, son appel à une réforme du Conseil de sécurité des Nations unies, de manière à garantir une représentation plus large et une justice accrue. Elle a également insisté sur la nécessité de réparer l’injustice historique faite au continent africain et de renforcer le rôle de l’ONU au service de la paix et de la sécurité internationales.
Lors d’une séance du Conseil de sécurité intitulée « Organisation des Nations unies : réflexions sur l’avenir », Bendjama a estimé que le quatre-vingtième anniversaire de l’entrée en vigueur de la Charte des Nations unies devait être l’occasion d’une évaluation critique de la capacité de l’Organisation à s’adapter aux mutations rapides de l’ordre mondial, plutôt que d’un simple exercice commémoratif.
Le diplomate algérien a souligné que la mise en œuvre de la Charte des Nations unies demeure entravée par des approches sélectives et des pratiques de deux poids, deux mesures, ajoutant que les actions unilatérales et les mesures coercitives fragilisent la confiance dans le système international et compromettent l’efficacité de l’Organisation.
Il a affirmé que le renforcement d’un véritable multilatéralisme passe par la restauration de la confiance entre les États membres, à travers le respect de la Charte, l’attachement au droit international et l’exercice d’une responsabilité collective dans le maintien de la paix et de la sécurité.
Dans ce cadre, Bendjama a plaidé pour une réforme en profondeur du Conseil de sécurité, tant dans sa composition que dans ses méthodes de travail, afin d’assurer plus de transparence, une représentation élargie et une réelle redevabilité. Il a rappelé que l’Algérie considère la réparation de l’injustice historique faite à l’Afrique comme une exigence centrale de toute réforme, conformément au Consensus d’Ezulwini et à la Déclaration de Syrte.
Il a ajouté que les aspirations légitimes de l’Afrique à obtenir une représentation permanente au sein du Conseil de sécurité doivent être au cœur des réformes attendues, condition essentielle pour renforcer la légitimité et la crédibilité de l’organe onusien.
Le représentant de l’Algérie a également mis en avant le rôle essentiel de l’Assemblée générale, la qualifiant d’« organe le plus représentatif de l’Organisation », et a appelé à renforcer ses prérogatives en matière de prévention des conflits, de médiation et de règlement pacifique des différends.
Bendjama a, par ailleurs, salué le rôle consultatif précieux de la Cour internationale de justice dans l’éclaircissement des questions juridiques complexes et la consolidation de la primauté du droit international.
En conclusion, il a exhorté à ce que les réformes à venir des Nations unies soient orientées vers le renforcement de leur efficacité, de leur légitimité et de leur universalité, notamment face aux défis croissants qui entravent la réalisation des Objectifs de développement durable à l’horizon 2030. Il a souligné que l’avenir de l’Organisation doit reposer sur la solidarité et la coopération multilatérale, à l’écart des divisions et des politiques de double standard.





















