Le président Tebboune aux opérateurs économiques : « Vos matières premières sont la priorité des priorités »

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a rencontré jeudi 2 octobre les opérateurs économiques algériens ayant participé à la Foire du commerce intra-africain (IATF 2025). La réunion a eu lieu au Centre international des conférences d’Alger et a porté sur plusieurs sujets économiques, notamment le commerce extérieur et l’importation des matières premières.

Depuis juillet, les règles d’importation ont été renforcées afin de lutter contre la fraude, préserver les réserves de change et encourager la production locale. Les entreprises doivent désormais présenter un Programme prévisionnel d’importation pour obtenir la domiciliation bancaire et dédouaner leurs marchandises. Cette exigence inquiète certains chefs d’entreprise, qui redoutent des retards dans l’approvisionnement de leurs usines.

Face à ces préoccupations, le président Tebboune a assuré : « Vos matières premières sont la priorité des priorités ». Il a ajouté : « Je le dis devant le Premier ministre et le ministre du Commerce extérieur, je ne veux à ce qu’aucune usine ne réduise son chiffre d’affaires parce qu’on ne l’a pas laissé importer de la matière première ». Il a également déclaré aux opérateurs : « Si vous devez en importer deux fois plus, faites-le ! ».

Le chef de l’État a réaffirmé que l’Algérie ne recourra pas à l’endettement extérieur, en rappelant que certains prédisaient depuis cinq ans que le pays allait y être contraint.

Revenant sur la Foire commerciale intra-africaine organisée en septembre à Alger, il a estimé que cette 4e édition « a été une véritable opportunité pour les opérateurs économiques, d’Afrique et d’ailleurs, de découvrir l’Algérie », soulignant que les investisseurs y ont trouvé « un climat d’investissement propice dont nous commençons à récolter les fruits, et ce grâce aux industriels et aux jeunes entrepreneurs porteurs de projets ».

Le président Tebboune a insisté sur la qualité et la compétitivité du produit algérien, affirmant que les pays africains « savent désormais que le produit algérien est de qualité ». Selon lui, l’Algérie veut développer une économie compétitive, simplifiée et tournée vers les start-up.

Il a cité les progrès réalisés dans les industries agroalimentaires, pharmaceutiques, chimiques et l’électroménager, estimant que ces résultats encouragent à accroître les exportations hors hydrocarbures.

Lors de son intervention, il a précisé que l’IATF 2025 avait permis la conclusion de 48,3 milliards de dollars de contrats, dont 11,4 milliards pour l’Algérie, et que des discussions se poursuivent pour des projets d’une valeur de 11,6 milliards.

Le président Tebboune a également annoncé que la commission de suivi des résultats de l’IATF sera rattachée aux services du Premier ministre, en avertissant : « Nous ne transigerons pas avec ceux qui ne les respecteront pas ».

Il a appelé les entreprises algériennes à renforcer leur présence en Afrique, citant l’exemple d’un contrat conclu avec le Nigeria pour la livraison de deux millions de terminaux de paiement électronique. « Même si cela nécessite l’ouverture de nouvelles lignes de production et l’extension du projet, car la crédibilité de l’Algérie est au-dessus de toute considération », a-t-il insisté.

Abordant la question industrielle, il a réitéré son objectif de porter à 13 % la contribution de l’industrie au PIB, rappelant qu’elle était de 3 % en 2019 et de 18 % en 1972. Selon lui, « la production nationale avait été anéantie » dans le passé.

Le chef de l’Etat a aussi mis en avant la dynamique actuelle de l’investissement. Il a mentionné plus de 17.000 projets enregistrés auprès de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement, avec une perspective de 420.000 emplois, ainsi que l’essor des start-up, passées de 200 à près de 10.000.

Il a estimé que l’Algérie dispose des ressources pour atteindre un PIB de 400 milliards de dollars en 2027. Il a conclu en affirmant que l’IATF 2025 était « l’occasion pour les opérateurs économiques, publics et privés, de prouver que l’économie nationale est sur la bonne voie », ajoutant : « l’Etat fort est celui qui dispose d’une économie forte, d’une armée forte et d’un peuple conscient et nationaliste ».