Loi électorale, élections législatives et locales, dialogue national : Ce qu’a dit le président Tebboune

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Lors de son entrevue périodique avec les médias, diffusée vendredi sur les chaînes de télévision et les radios nationales, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a abordé plusieurs sujets politiques, notamment la révision de la loi électorale, les prochaines élections législatives et locales ainsi que la tenue du dialogue national. Le président Tebboune est également revenu sur la nomination du nouveau gouvernement dirigé par le Premier ministre Sidi Ghrieb.

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé une révision de la loi électorale « dans certaines de ses parties techniques » ainsi que des ajustements concernant les missions de l’Autorité nationale indépendante des élections, tout en confirmant que les prochaines élections législatives et locales auront lieu dans les délais prévus.

Concernant la révision de la loi électorale, le chef de l’État a indiqué que des travaux sont en cours pour « revoir la loi électorale actuelle, dans certaines de ses parties techniques, sans toucher aux dispositions fondamentales qui répriment et sanctionnent la fraude ou l’achat des consciences et des voix ».

À ce sujet, il a déclaré : « Je n’ai jamais accepté que l’argent dirige les institutions. Je ne l’ai pas accepté en 2017, je ne l’accepte pas aujourd’hui et je ne l’accepterai pas à l’avenir. Toute personne qui achète des consciences en paiera le prix », soulignant que cette démarche permettra d’offrir plus de chances aux jeunes d’accéder à des sièges au sein de l’Assemblée populaire nationale (APN).

Le président Tebboune a précisé que, dans les prochains jours, des propositions seront présentées pour modifier les missions de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), « afin qu’elle se consacre pleinement à sa mission essentielle : veiller à la transparence et à l’intégrité du scrutin ». L’organisation matérielle du processus électoral reviendra, quant à elle, au ministère de l’Intérieur, a-t-il ajouté.

Concernant les prochaines élections législatives et locales, Abdelmadjid Tebboune a affirmé qu’elles « se tiendront à temps, après l’expiration du mandat légal des assemblées élues ».

Il est également revenu sur le rôle central de l’Assemblée populaire nationale, rappelant qu’elle « a le droit de proposer différentes lois, à condition qu’elles ne soient pas contraires à la souveraineté nationale et aux principes de la République. Les démonstrations de force sont des pratiques dont le peuple est fatigué ».

Il a également évoqué les démarches en cours dans le cadre de la révision du découpage administratif, notamment le classement des communes. Il a rappelé que ce problème « reste posé depuis 1967 » et précisé que « toutes ces questions ont été abordées, mais aucune décision finale n’a encore été prise ».

Organisation d’un dialogue national inclusif

Le chef de l’État a été interrogé sur son annonce, faite auparavant, concernant l’organisation d’un dialogue national inclusif d’ici la fin de l’année et au début de 2026. À ce sujet, il a précisé : « Le lancement du dialogue national est lié à la manière dont il sera organisé, afin que chacun puisse donner son avis dans le but de bâtir une République forte et démocratique, une démocratie sans désordre. »

Il a souligné que « protéger l’Algérie sur les plans sécuritaire et économique constitue la mission essentielle de l’État, tandis que la gestion des affaires politiques internes repose sur le débat autour des idées proposées ». Il a ajouté que, par ce dialogue attendu, « des projets politiques pourront voir le jour, et c’est justement sur cela que nous discutons ».

Le président Tebboune a également rappelé que ce type de débat « existe dans tous les pays, pas seulement en Algérie ». Il a indiqué que certains préfèrent « une gestion directe », d’autres souhaitent « passer à un système parlementaire ou consolider le système présidentiel », tandis que d’autres encore « aimeraient mettre en place une instance consultative indépendante de la volonté populaire représentée par le Parlement ».

« Toutes ces propositions sont des idées auxquelles je ne m’oppose pas, à condition qu’elles s’inscrivent dans un cadre institutionnel ou populaire », a-t-il poursuivi, rappelant les expériences que l’Algérie a déjà connues dans ce domaine.

Concernant l’implication des partis politiques dans ce futur dialogue national, le président a indiqué qu’« il faut d’abord aborder la question de la loi sur les partis, qui permettra de préciser leurs engagements ». Il a ajouté que la concertation sera plus facile si le plus grand nombre d’entre eux y prend part, afin de « connaître l’avis de la majorité ».

Il a regretté que le projet de loi sur les partis n’ait pas encore été adopté par le Parlement, expliquant que « seuls deux ou trois partis l’ont examiné jusqu’ici ».

M. Tebboune a également évoqué ses rencontres avec les responsables de plusieurs formations politiques, soulignant que « les partis sont indispensables dans un État démocratique et que le dialogue entre l’État et les formations politiques est nécessaire ». Il a insisté sur l’importance d’un débat « largement constructif » entre les deux parties.

Au sujet de l’accès des partis aux médias, il a assuré que « les portes leur sont ouvertes, sans que l’un impose quoi que ce soit à l’autre, dans le respect mutuel et en évitant toute forme d’insulte ou de diffamation ».

Nouveau gouvernement

Concernant le nouveau gouvernement, le président Tebboune a souligné que la majorité des ministres du gouvernement récemment remanié « travaillent selon une feuille de route bien définie », ajoutant : « Nous avons des engagements pour 2026 et 2027, et nous œuvrons à atteindre nos objectifs avec des résultats chiffrés, loin des slogans. »

Interrogé sur les critères qui ont conduit à la nomination de Sifi Ghrieb comme Premier ministre, le chef de l’Etat a précisé que ce dernier « saura, grâce à son expérience de terrain, rectifier la trajectoire de tout ministre qui s’écarterait de la feuille de route », rappelant qu’il « le connaît bien », le qualifiant de « homme de terrain, animé d’un patriotisme irréprochable » et ayant « souffert à l’époque de la bande. »

Selon lui, cette nomination permettra « d’assurer la cohérence dans la planification, les grandes décisions du pays et leur mise en œuvre. » Il a rappelé qu’il y a eu une période où les citoyens se plaignaient du « manque d’application sur le terrain des décisions du président de la République », ce qui explique, selon lui, le choix d’un Premier ministre proche du terrain, comme en témoignent ses nombreuses sorties depuis son installation à la tête du gouvernement.

Abdelmadjid Tebboune a également évoqué la nomination de Yacine Mahdi Oualid à la tête du ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, estimant qu’« avec son savoir-faire en matière de modernisation, il contribuera à transformer le secteur. »

Dans ce contexte, il a affirmé que « l’agriculture a dépassé la pratique traditionnelle et recourt désormais à la technologie et à la modernisation », insistant sur la nécessité de « renouveler les méthodes dans ce domaine, car l’agriculture est une science à part entière qui repose sur des techniques précises. » Il a ajouté : « Il faut encourager une nouvelle génération d’agriculteurs à utiliser les outils modernes pour répondre aux besoins du pays et atteindre l’autosuffisance. »

Concernant la composition du gouvernement, qui compte neuf femmes, le président a estimé que ce chiffre « reste insuffisant » et a réaffirmé sa volonté de « renforcer la présence des femmes au sein du gouvernement et dans les postes de responsabilité à l’avenir. »

« Je suis convaincu qu’il faut accroître la participation des femmes aux fonctions de responsabilité, car elles ont contribué à la libération du pays et doivent pleinement prendre part à la vie politique et économique », a-t-il ajouté, mettant en avant les efforts visant à faciliter leur accès au Parlement et aux autres institutions. Il a également salué la montée en puissance de nombreuses entrepreneuses dans le secteur des start-up, grâce à leurs compétences.

Diplomatie algérienne

Par ailleurs, le président de la République a salué les progrès réalisés par la diplomatie algérienne et l’amélioration de ses performances, en particulier les résultats obtenus au sein du Conseil de sécurité de l’ONU. Il a annoncé avoir décidé d’attribuer l’Ordre du Mérite national à l’ambassadeur Amar Benjamaa, représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies.

Le chef de l’État a affirmé que la diplomatie algérienne « avance dans la bonne direction » et que « ce qui a été accompli au niveau du Conseil de sécurité honore l’Algérie ». Dans ce cadre, il a précisé avoir signé la veille un décret officialisant l’attribution de cette distinction à l’ambassadeur Benjamaa, qui la recevra à New York.

Le président Tebboune a également exprimé sa satisfaction quant au travail accompli par la diplomatie algérienne, aussi bien en Afrique qu’à l’échelle internationale, soulignant qu’elle « a commencé à s’améliorer depuis l’arrivée de M. Ahmed Attaf, compte tenu de son expérience et de sa connaissance des acteurs ».

Il a ajouté suivre personnellement « la définition des priorités pour certains pays et certaines orientations », estimant que « la diplomatie algérienne a retrouvé son éclat » et que les résultats obtenus au Conseil de sécurité « font honneur à l’Algérie et au ministère des Affaires étrangères ».

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