Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a expliqué que la politique économique actuelle suivie par l’Algérie vise à établir un équilibre entre les importations et la production locale afin de répondre aux besoins du pays. Il a précisé que cette orientation n’a aucun lien avec une politique d’austérité.
Ces déclarations ont été faites lors de l’entrevue périodique qu’il a eue avec des représentants de la presse nationale, diffusée vendredi soir sur les chaînes de télévision et de radio publiques.
Le chef de l’État a rappelé qu’auparavant, le pays connaissait une « anarchie dans les importations » qui épuisait les réserves de change sans pour autant améliorer la situation. La nouvelle politique a donc pour objectif de trouver un équilibre entre les importations et la production locale.
Il a souligné que les importations restent nécessaires pour combler les besoins que la production nationale ne couvre pas encore. Selon lui, « cet équilibre n’est pas simple à atteindre, il exige un haut niveau de numérisation, et nous espérons y parvenir d’ici la fin de l’année, car la seule manière de protéger le pays est la numérisation ».
Le chef de l’État a insisté sur l’importance de développer la production locale pour ne pas rester dépendant des importations, affirmant que l’atteinte de cet équilibre est « difficile mais nous y veillons ».
Il a remercié les opérateurs économiques et les citoyens pour leur compréhension, tout en précisant que cette démarche n’a pas pour but de créer des pénuries ni d’imposer l’austérité. Il a donné l’exemple des jeunes qui souhaitent acheter des marques internationales : « cela ne coûte pas beaucoup de devises à l’État, donc nous ne priverons pas les jeunes de ces marques, mais nous préférons qu’elles soient achetées en Algérie ».
Le chef de l’Etat a expliqué qu’il existe parfois des perturbations dans l’approvisionnement de certains produits, mais pas de pénurie réelle, accusant certaines parties de chercher à créer artificiellement des situations de manque.
L’inflation est descendue à 3,8%
Le président Tebboune a indiqué que l’inflation est désormais sous contrôle, précisant qu’elle est descendue à 3,8 %. Il a souligné les efforts du gouvernement pour protéger le pouvoir d’achat des citoyens.
Le chef de l’État a affirmé : « Nous travaillons chaque jour avec le Premier ministre et les ministres afin de maîtriser les prix. » « Je peux aujourd’hui dire, la tête haute et avec fierté pour les Algériennes et les Algériens qui ont contribué à ce résultat, que l’inflation est tombée sous les 4 %, pour atteindre 3,8 %, alors que de grandes puissances connaissent actuellement une inflation à deux chiffres », a-t-il ajouté.
Ce recul représente plus de la moitié par rapport au niveau enregistré en Algérie après la pandémie de Covid-19, où l’inflation avait dépassé les 9 %. Le président a également souligné que « les prix des produits alimentaires de base sont désormais accessibles pour les Algériens, y compris ceux des légumes hors saison. »
Il a estimé que la situation économique du pays suit une trajectoire « ascendante » et s’est dit convaincu que les objectifs fixés seront atteints grâce aux efforts conjoints des Algériennes et des Algériens.
Rencontre avec les opérateurs économiques signataires des contrats lors de l’IATF
En outre, le président Tebboune a annoncé qu’une rencontre aura lieu la semaine prochaine avec les opérateurs économiques nationaux ayant signé des contrats commerciaux et d’investissement lors de la quatrième édition de la Foire du commerce intra-africain (IATF 2025), organisée en Algérie du 4 au 10 septembre.
Il a expliqué que cette réunion vise à passer directement à la mise en œuvre de ces accords, en cohérence avec l’engagement de l’Algérie pour promouvoir l’intégration économique sur le continent.
Évoquant le succès de cette édition, il a estimé que ce résultat constituait une réponse à ceux qui doutaient de la capacité de l’Algérie à accueillir des événements de cette envergure.
Pour le chef de l’État, ce succès répond aussi aux discours présentant « l’Algérie comme isolée ». Il a rappelé que cette édition, qu’il a qualifiée de « la meilleure depuis la création de la foire », a montré que l’Algérie est « le cœur battant de l’Afrique, sur les plans économique et politique ».
Interrogé sur la possibilité que l’Algérie accueille une autre édition, il a exprimé la disponibilité du pays à le faire si cela lui était demandé, soulignant l’engagement de l’Algérie en faveur des initiatives qui soutiennent l’intégration africaine.
