L’économie algérienne a progressé de 3,6 % en 2024, selon la Banque d’Algérie

La Banque d’Algérie a publié ce mercredi 17 septembre son rapport annuel sur la situation économique du pays en 2024. L’institution indique que l’économie algérienne a enregistré une croissance de 3,6 %, un chiffre supérieur à la moyenne mondiale estimée à 3,3 %.

Cette croissance reste cependant inférieure à celle de 2023, qui était de 4,1 %. La banque centrale explique ce recul par la baisse de la valeur ajoutée du secteur des hydrocarbures, qui avait connu une croissance de 3,6 % en 2023.

Le rapport souligne que le PIB hors hydrocarbures est resté « robuste » et a même accéléré en 2024, atteignant 4,8 % contre 4,2 % en 2023. Cette évolution est portée par plusieurs secteurs : les services (4,5 %, contre 3,8 % en 2023); l’agriculture et la pêche (5,1 %, contre 2,9 %); la construction (3,6 %, contre 3,4 %); la production et la distribution d’électricité et de gaz (5,8 %, contre 4,5 %).

En revanche, la croissance du secteur industriel a légèrement ralenti, passant de 6,3 % en 2023 à 5,8 % en 2024.

Inflation en baisse et balance des paiements presque équilibrée

Autre élément positif, l’inflation a reculé, passant de 7,18 % en 2023 à 4,4 % en 2024. Après deux années d’excédents, la balance des paiements affiche en 2024 un solde global en « quasi-équilibre », avec -0,498 milliard de dollars. Ce léger déficit s’explique par « un net recul des exportations de biens et, dans une moindre mesure, par la progression des importations de biens ».

Les exportations ont diminué de 11,68 % entre 2023 et 2024, en raison de la baisse des cours mondiaux des hydrocarbures. Les exportations hors hydrocarbures ont également reculé, tandis que les importations ont augmenté de 5,82 %, notamment pour les biens d’équipement industriels, les produits alimentaires et les semi-finis.

Les réserves de change ont baissé de plus de 1,5 milliard de dollars, passant de 69,825 milliards fin 2023 à 68,277 milliards fin 2024. La Banque d’Algérie précise toutefois que ce niveau « demeure largement supérieur aux recommandations et standards internationaux, témoignant de la solidité de la position extérieure globale de l’Algérie ».

Face à cette situation, la banque centrale appelle à une vigilance accrue. « Les perspectives de tensions à la baisse des prix des hydrocarbures et les incertitudes actuelles sur les marchés mondiaux risquent de fragiliser davantage les finances publiques et plaident pour une meilleure collecte de la fiscalité hors hydrocarbures et une maîtrise de l’évolution de la dépense budgétaire. »

Appréciation du dinar et hausse des crédits

La monnaie nationale s’est renforcée pour la deuxième année consécutive. Le dinar a gagné 1,32 % face au dollar américain, 1,24 % face à l’euro, 8,56 % face au yen et 2,93 % face au yuan.

Les crédits à l’économie ont atteint 11.256,5 milliards de dinars, en hausse de 5,3 % par rapport à 2023. Les banques publiques représentent 72,9 % de cet accroissement, contre 27,1 % pour les banques privées. Le secteur public a obtenu 4.567,6 milliards de dinars de financements et le secteur privé 6.688,9 milliards.

Le rapport relève que les finances publiques ont enregistré en 2024 des déficits budgétaire et global de « 4.930,28 milliards de dinars et de 4.978,67 milliards de dinars contre des déficits respectifs, en 2023, de 1.406,87 milliards de dinars et 1.857,95 milliards de dinars ».

Rapportés au PIB, ces déficits sont passés de « 4,18 % et 5,52 % en 2023 à 13,78 % et 13,91 % en 2024 ». Cette évolution est due au « recul des recettes budgétaires de 22,66 %, suite à la baisse des recettes hydrocarbures de 31,13 % et de celles hors hydrocarbures de 13,50 % et, dans une moindre mesure, à l’augmentation des dépenses totales de 8,98 %. »