Le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, a animé, ce samedi au siège du ministère à Alger, une conférence de presse pour revenir sur les résultats de la quatrième édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025), organisée du 4 au 10 septembre. Selon lui, les conclusions de cette rencontre montrent clairement que « l’Afrique a repris l’initiative économique ».
M. Attaf a expliqué que le continent refuse désormais « le fait accompli » et les « rôles secondaires » dans les organisations économiques mondiales. L’Afrique, a-t-il ajouté, a adopté une stratégie qui repose sur des partenariats équilibrés et sur « le partage des bénéfices ». Pour le ministre, le chemin choisi par les pays africains est clair : miser sur leur force collective pour assurer leur propre renaissance.
Attaf a reconnu que la conjoncture internationale n’était pas toujours favorable, mais qu’elle a « servi de catalyseur pour l’Afrique afin de combler ses faiblesses ». Il a détaillé trois avancées majeures : l’adhésion de l’Union africaine au G20 comme membre permanent, la multiplication de partenariats avec de grandes économies et organisations internationales – citant le partenariat afro-italien dans le cadre du plan Mattei – et la mise en place des cadres juridiques et institutionnels grâce à la Zone de libre-échange continentale africaine et au renforcement des banques continentales.
Il a souligné que « l’Afrique a repris l’initiative à travers le commerce et l’investissement en son sein », convaincue que « sa force émane de l’intérieur » et que son avenir sera façonné par « ses propres enfants ». Il a aussi insisté sur la nécessité pour le continent d’être présent dans les domaines de la numérisation, de la robotique, des nanotechnologies et des énergies renouvelables, et non de rester en marge.
Revenant sur la foire, le ministre a affirmé que l’événement avait été « un franc succès », rappelant qu’il a rassemblé les dirigeants de neuf pays africains, d’anciens chefs d’État, des vice-présidents et plus de 40 ministres. « Les chiffres sont là pour confirmer que les résultats de cette édition étaient exceptionnels, records et inédits », a-t-il déclaré.
Les données fournies par la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) font état de 132 pays représentés, 2 148 exposants, 112 476 visiteurs – dont plus de 60 000 sur place – et 48,3 milliards de dollars de contrats signés. La part des entreprises algériennes s’élève à 23 milliards de dollars, dont 11,4 milliards en contrats finalisés et 11,6 milliards en négociation.
M. Attaf a rappelé que cette édition avait également permis la création d’un fonds destiné au financement des start-up et des jeunes innovants en Afrique, une initiative du président Abdelmadjid Tebboune.
Le ministre a également parlé du partenariat algéro-italien, qu’il a qualifié « d’excellent » et de « dynamique », en soulignant qu’il est « le plus influent » parmi les partenariats proposés au continent africain, car il « repose sur des projets concrets ». Il a évoqué les investissements dans l’énergie, l’approvisionnement en gaz, l’hydrogène vert et la fibre optique.
Abordant la question palestinienne, le ministre a indiqué qu’amener d’autres pays à reconnaître l’État de Palestine est « une priorité absolue ». Il a cité les intentions annoncées par le Canada, l’Australie, la Grande-Bretagne, la France et la Nouvelle-Zélande de reconnaître cet État « durant le mois en cours ». Concernant la réaction de l’Algérie à « l’odieuse agression contre l’État du Qatar frère », il a rappelé : « Nous avons pris l’initiative de demander au Conseil de sécurité de tenir (une réunion) et nous avons exprimé notre position ».
Ahmed Attaf a conclu en annonçant la prochaine visite du président du Burundi en Algérie et en soulignant que « les relations entre l’Algérie et le Burundi sont au beau fixe ». Selon lui, la participation du Premier ministre burundais à l’IATF 2025 témoigne de « l’intérêt porté par le Burundi à l’accueil de cet événement par l’Algérie ». Il a aussi rappelé la visite qu’il a effectuée, l’année dernière, au Burundi, en qualité d’envoyé spécial du président de la République, dans le cadre de la préparation des élections au sein de l’Union africaine, soulignant qu’« un accueil exceptionnel lui avait été réservé à cette occasion ».





















