Le Maroc, plus grande menace pour la paix et la sécurité en Afrique

Mohamed Ait Ouali, nouvel ambassadeur du Maroc en Algérie
Une conférence emperchée par des barbouzes à Paris

Réunis à New York lors d’une conférence internationale, des experts et juristes ont mis en garde contre l’occupation marocaine du Sahara occidental, qualifiée de « principale menace » pour la paix et la sécurité en Afrique. Ils ont dénoncé les visées expansionnistes du Maroc, ses crimes contre le peuple sahraoui et ses tentatives de saboter le processus onusien.

Les participants à la conférence internationale organisée par le « Global Monitoring Center, à New York ont unanimement souligné que la persistance de l’occupation marocaine du Sahara occidental, doublée de ses ambitions expansionnistes, représente le danger le plus sérieux pour la paix et la sécurité dans la région. Ils ont ainsi appelé à une décolonisation de ce territoire occupé, condition essentielle à l’instauration d’une stabilité durable.

Réunis dans le cadre du colloque intitulé « L’occupation du Sahara occidental par le Maroc : une menace pour la paix et la sécurité régionales et internationales », les intervenants ont mis en évidence la stratégie du Makhzen qui, pour consolider les fondations fragiles de son pouvoir, ne cesse de recourir à des pratiques répressives : maintien de l’occupation du Sahara occidental, crimes perpétrés contre le peuple sahraoui, politique expansionniste et déstabilisation des pays voisins.

Ils ont, à ce titre, exhorté la communauté internationale à mettre fin à la politique du « deux poids, deux mesures », expliquant que la paix et la sécurité à long terme en Afrique du Nord-Ouest passent inévitablement par la limitation des visées expansionnistes du Maroc et par la garantie, pour le peuple sahraoui, d’un droit à l’autodétermination exercé dans la liberté et la transparence démocratique.

En ouverture des débats, Jacob Mundy, professeur d’études sur la paix et les conflits à l’Université Colgate (New York), spécialiste des crises en Afrique du Nord et dans le Sahel, a présenté un rappel historique du conflit du Sahara occidental, depuis la période de la colonisation espagnole. Il a mis en exergue les fondements juridiques de l’avis consultatif rendu par la Cour internationale de Justice en 1975, lequel confirmait l’absence totale de « souveraineté » marocaine sur ce territoire. Ce constat, a-t-il ajouté, a été renforcé par les résolutions de l’ONU qui reconnaissent au peuple sahraoui un droit inaliénable à l’autodétermination.

L’universitaire a également souligné les raisons qui ont motivé l’invasion du Sahara occidental par le Maroc : politique expansionniste envers les Etats voisins, crise de légitimité interne du régime à l’époque, ainsi que l’attrait considérable des ressources naturelles du territoire, qui ont suscité la convoitise du Makhzen. Il a insisté sur la nécessité d’une solution durable, reposant sur l’exercice effectif du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.

De son côté, Kathleen Thomas, avocate et experte en droit international, a rappelé que le Sahara occidental constitue avant tout une question de décolonisation. Forte de son expérience au sein de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), elle a décrit les entraves systématiques posées par le Maroc au processus de paix, notamment par la manipulation des listes électorales et l’introduction massive de colons destinés à modifier la composition démographique du territoire.

Elle a affirmé que « le Maroc redoute le résultat du référendum, sachant pertinemment que le peuple sahraoui opterait pour l’indépendance ». Elle a également regretté l’inaction du Conseil de sécurité face aux manœuvres marocaines visant à dénaturer l’ensemble de la procédure.

L’avocate a par ailleurs démonté la proposition marocaine dite « d’autonomie », qualifiée de simple « manœuvre » destinée à légitimer une occupation illégale et à priver le peuple sahraoui de son droit à l’autodétermination. Elle a posé une question lourde de sens : « Comment un régime autoritaire et répressif pourrait-il se soucier du droit du peuple sahraoui qu’il opprime quotidiennement, alors qu’il prive lui-même le peuple marocain de ses droits fondamentaux ? »

Elle a également mis en avant les réalisations de la République sahraouie, qui s’est dotée d’institutions démocratiques solides, fondées sur la primauté du droit et sur une culture d’ouverture, de tolérance et de coexistence pacifique. Selon elle, l’État sahraoui indépendant constituerait un véritable garant de paix et de stabilité en Afrique du Nord, contrairement au régime marocain, perçu comme un facteur majeur d’instabilité régionale.

Enfin, elle a dénoncé les campagnes de dénigrement menées contre le Front Polisario et le peuple sahraoui, assurant que les autorités américaines, tant au niveau de l’administration que du Congrès, savent pertinemment que les accusations portées par le Maroc sont sans fondement.

Pour sa part, Sidi Mohamed Omar, représentant du Front Polisario auprès de l’ONU et coordinateur avec la MINURSO, a réitéré la nature juridique incontestable de la question sahraouie. Il a rejeté en bloc la proposition marocaine, la qualifiant de « dérisoire » et « absurde », en totale contradiction avec le droit international.

Il a insisté sur la détermination inébranlable du peuple sahraoui à poursuivre son combat, par tous les moyens légitimes, afin d’exercer pleinement son droit imprescriptible à l’autodétermination et à l’indépendance.