IATF 2025 : l’Algérie au cœur de l’intégration africaine

Plus de 2 000 entreprises, 44 milliards de dollars de contrats attendus et la présence de décideurs venus de 140 pays : l’IATF 2025 confirme l’Algérie comme acteur clé de l’intégration économique africaine et plateforme de nouvelles opportunités d’investissement.

La 4e édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025) constitue un rendez-vous continental majeur qui permettra à l’Algérie d’affirmer sa place en Afrique en tant que moteur de développement et de consolider son rôle actif dans la promotion de l’intégration économique du continent. L’événement, qui se tiendra au Palais des expositions des Pins Maritimes à Alger, est organisé en collaboration avec la Banque africaine d’import-export, la Commission de l’Union africaine et le secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).

Le programme prévoit des espaces dédiés à divers secteurs tels que l’agriculture, l’industrie, l’énergie, la finance, la santé, les transports, la recherche, l’innovation et les start-up. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a donné instruction, lors du Conseil des ministres du 20 avril dernier, de mettre à disposition toutes les facilités nécessaires aux partenaires africains afin d’assurer le succès de cette manifestation, dont l’importance est capitale pour stimuler les échanges intra-africains. Le chef de l’État a également rappelé l’ambition de l’Algérie de hisser son économie à la deuxième, voire à la première place du continent, soulignant que, grâce à sa jeunesse et à ses opérateurs économiques, le pays aspire, d’ici deux ans à deux ans et demi, à occuper ce rang et à concrétiser ainsi les aspirations de ses citoyens, en hommage à ceux qui ont sacrifié leur vie pour la patrie.

Les préparatifs ont été salués par plusieurs partenaires, notamment l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, qui a exprimé sa confiance dans la réussite de cette édition. Les indicateurs économiques plaident en faveur de l’Algérie : un produit intérieur brut de 270 milliards de dollars en 2024, faisant d’elle la troisième économie d’Afrique, 9 000 start-up recensées en 2025, dont la moitié des investissements orientés vers l’industrie, et une reconnaissance du Groupe de la Banque mondiale et d’autres institutions internationales qui soulignent les progrès du pays en matière de diversification, ayant hissé l’Algérie dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire supérieur.

Grâce à sa superficie, la plus vaste d’Afrique, et à ses frontières communes avec sept pays, l’Algérie bénéficie d’une position géostratégique de choix qui en fait à la fois une porte d’accès vers l’Europe via la Méditerranée et un carrefour pour les marchés africains. Ses secteurs porteurs renforcent encore cette position : hydrocarbures avec Sonatrach parmi les grands producteurs et exportateurs mondiaux de gaz et de pétrole, agriculture en voie d’autosuffisance avec des surplus exportables dans plusieurs filières, et un écosystème dynamique de start-up qui devrait dépasser les 20 000 entreprises d’ici 2029.

Le pays affiche aussi des performances notables en matière de développement humain, se classant parmi les mieux placés en Afrique grâce à l’amélioration du niveau d’éducation, à l’allongement de l’espérance de vie et à un revenu individuel qui contribue à la formation d’une main-d’œuvre qualifiée.

Dans ce contexte, les experts estiment que l’Algérie est appelée à jouer un rôle central dans la consolidation des partenariats durables et l’approfondissement de l’intégration économique et commerciale du continent. Le diplomate algérien Larbi Latrach a été nommé commissaire général du Salon, assisté de ses adjoints, Abdelkrim Baha, ambassadeur en Jordanie, et Massoud Mehila, ambassadeur au Mexique.

Plus de 2 000 exposants africains et internationaux sont attendus pour présenter leurs produits et services, avec des opportunités d’affaires et d’investissements dont le montant pourrait dépasser 44 milliards de dollars. L’événement devrait attirer plus de 35 000 visiteurs venus de 140 pays. Il mettra l’accent sur le développement du commerce intra-africain et sur la consolidation du marché unique africain. Au programme figurent un salon commercial africain d’envergure, un forum sur le commerce et l’investissement, un réseau pour la créativité et l’innovation (CANEX), un salon africain de l’automobile ainsi que des activités destinées aux chercheurs et universitaires.

Le choix de l’Algérie comme pays hôte traduit la reconnaissance de sa stature économique en Afrique et de sa contribution à la stabilité et à la prospérité du continent. La participation de chefs d’État et de gouvernement, de dirigeants d’entreprises et de décideurs de haut niveau est attendue. Cette quatrième édition se tiendra sous le slogan : « Une porte vers de nouvelles opportunités », marquant une étape significative dans la marche vers l’intégration économique africaine.

L’édition 2025 revêt également une dimension stratégique pour la coopération arabo-africaine. La Jordanie y participera pour la première fois, à travers un pavillon regroupant douze entreprises issues de secteurs variés tels que l’agroalimentaire, la chimie, le bâtiment, les cosmétiques, les plastiques ainsi que les services de télécommunications et d’éducation. Le Jordan Export House, organisme chargé du développement des exportations jordaniennes, a souligné que cet événement constitue une plateforme privilégiée pour renforcer le commerce entre l’Afrique et le monde, et pour stimuler la coopération économique entre le monde arabe et le continent africain. Dans un communiqué, l’institution a salué les efforts de l’Algérie et les moyens considérables mobilisés pour assurer le succès de ce rendez-vous continental.

Younes Sakhri