En visite dans les wilayas de Tlemcen et de Sidi Bel-Abbès, le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Wassim Kouidri, a mis en avant plusieurs orientations pour renforcer le secteur pharmaceutique en Algérie. Il a notamment insisté sur la nécessité d’élargir la production locale de matières premières et de médicaments à forte valeur ajoutée.
À Tlemcen, le ministre a appelé les acteurs privés du secteur pharmaceutique à s’engager dans la fabrication de matières premières en partenariat avec le groupe Saïdal. Il a déclaré : « nous appelons les acteurs privés du secteur pharmaceutique à collaborer avec le groupe Saïdal dans la fabrication de matières premières pharmaceutiques, afin de réduire la facture d’importation, qui atteint 6 milliards de dinars, et d’assurer une autosuffisance dans ce domaine, conformément aux orientations du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune ».
Cette déclaration a été faite lors du lancement des travaux d’aménagement d’une usine de production de matières premières destinées aux médicaments hormonaux, située dans la zone industrielle de Tlemcen et rattachée à l’unité Saïdal. Il s’agit, selon le ministre, de la première structure de ce genre. Elle comprend deux niveaux et pourrait entrer en service dans un délai de 18 mois, si les travaux avancent rapidement.
Toujours dans ce cadre, M. Kouidri a indiqué que trois nouvelles usines de production de matières premières seront opérationnelles avant la fin de l’année, tandis que d’autres suivront dans les prochaines années.
Le ministre a également visité l’entreprise privée Promedal, à Chetouane, qui fabrique des dispositifs médicaux comme les fils de suture, pansements stériles et seringues. Il a souligné que l’entreprise, avec une capacité annuelle de 5 millions d’unités, fonctionne en trois équipes. Il a rappelé que « 129.600 types de dispositifs médicaux sont actuellement importés » et que le ministère encourage désormais leur production locale pour alléger la facture d’importation.
Deux nouveaux projets d’unités de stérilisation, l’un relevant du privé et l’autre du groupe Saïdal, seront également lancés, avec une mise en service prévue dans un délai de 18 mois.
À Sidi Bel-Abbès, le ministre a mis l’accent sur la production de médicaments innovants et l’ouverture vers l’exportation. Il a affirmé que « la souveraineté pharmaceutique ne se limite pas à satisfaire la demande locale, mais passe aussi par une présence sur le marché international à travers des produits de qualité conformes aux normes mondiales ».
Le ministre a également déclaré que le ministère soutient les start-up et les laboratoires publics et privés désireux d’exporter, en précisant que « l’ouverture vers les marchés africains et arabes constitue une priorité stratégique » et que « le produit pharmaceutique algérien représente actuellement 25% de la production africaine ».
Il a annoncé que « les démarches d’obtention du certificat de maturité de niveau 3 auprès de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui freinent le lancement des exportations de médicaments fabriqués localement, seront achevées d’ici octobre prochain ».
Lors de sa visite à l’entreprise Linde Gas, spécialisée dans la production d’oxygène, le ministre a rappelé que « l’Algérie a atteint l’autosuffisance dans ce domaine grâce aux efforts conjoints de tous les acteurs, et qu’il est essentiel de préserver cet acquis, de maintenir la qualité de production et de développer les produits existants ».
Il a également visité l’entreprise privée Benthabet Pharm, qui produit des formes sèches avec une capacité de 20 millions de boîtes par an. À ce sujet, il a appelé ses responsables à investir dans les médicaments innovants et la production de matières premières.
Enfin, le ministre a annoncé la prochaine construction d’une usine de fabrication de matières premières pharmaceutiques dans la wilaya de Sidi Bel-Abbès, en invitant les opérateurs économiques à s’impliquer dans ce domaine afin de réduire la dépendance aux importations.