En attendant l’entrée en production des grands projets en cours, tels que la méga-ferme de production de lait de la société qatarie Baladna dans la wilaya d’Adrar, l’Algérie a réussi à réduire sa facture d’importation de poudre de lait, et ce grâce au lancement de la production et la commercialisation du lait de vache subventionné.
En effet, la production du lait de vache subventionné a permis de baisser la facture d’importation de la poudre de lait de plus de 17 millions de dollars, depuis le lancement de l’opération en mai dernier.
C’est qu’a fait savoir la PDG du groupe industriel des productions laitières (Giplait), Samah Lahlouh, dans une déclaration à l’APS en marge du lancement samedi des étapes expérimentales de production de lait à la nouvelle usine de Rouïba (Alger).
Mme Samah Lahlouh a précisé que la commercialisation du lait de vache « a permis d’économiser une quantité considérable de poudre de lait, et de réduire la facture d’importation de plus de 17 millions de dollars ».
Le Groupe Giplait avait lancé le 21 mai 2024, la commercialisation du lait en sachet partiellement écrémé, à partir du lait de vache, destiné à la vente au prix réglementé de 25 dinars, ce qui a permis d’économiser des sommes importantes pour le Trésor public, selon les déclarations de la PDG.
La production nationale de lait de vache subventionné s’élève à 68 millions de litres depuis le lancement de l’opération, selon les chiffres fournis par le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Youcef Cherfa, dans des déclarations à la presse, affirmant que la production de ce lait sera généralisée à toutes les laiteries, y compris les laiteries privées.
Concernant les préparatifs pour le mois de Ramadhan, Mme Lahlouh a fait savoir que le Groupe « a mis en place tous les moyens afin de satisfaire la demande sur le lait », affirmant que ce produit, « sera disponible à travers toutes les wilayas du pays, grâce à la capacité productive des unités du Groupe ».
Pour rappel, le lait et les produits dérivés constituent le deuxième poste de dépense alimentaire de l’Algérie après les céréales. Le pays importe la quasi-totalité de sa consommation annuelle de lait en poudre qui tourne autour de 400.000 tonnes.
Le directeur général de l’Office national interprofessionnel du lait (ONIL), Khaled Soualmia, avait indiqué que la valeur de la facture d’importation de poudre de lait pour l’année 2021 est estimée à environ 600 millions de dollars.
Pour réduire cette facture d’importation des produits alimentaires et concrétiser la sécurité alimentaire, l’Etat algérien a lancé de grands projets avec des partenaires étrangers, à l’image du projet en cours de réalisation à Adrar en partenariat avec la groupe qatari Baladna, dont l’accord a été conclu en avril 2024.
Ce projet d’une valeur de 3,5 milliards de dollars et s’étalant sur une superficie totale de 117.000 hectares, est composé de trois pôles contenant chacun une ferme de production de céréales et de fourrage, une ferme d’élevage de vaches et de production de lait et de viande, ainsi qu’une usine de production de lait en poudre.
Une fois concrétisé, ce projet permettra de produire localement 50% des besoins nationaux en poudre de lait de l’Algérie, d’approvisionner le marché local en viande rouge, outre sa contribution à l’augmentation du cheptel bovin national.
