Le sénateur français d’origine algérienne, Rachid Temal, a effectué une visite de deux jours à Alger, les 8 et 9 février, à l’invitation de la Chambre de commerce algéro-française (CCIAF-CCI). Cette visite a été l’occasion pour lui de rencontrer des entrepreneurs des deux pays et d’évaluer les évolutions économiques en cours.
« A l’invitation de la CCIAF-CCI algéro-française, que je remercie une nouvelle fois, j’ai pu, pendant deux jours, rencontrer à Alger de nombreux entrepreneurs français et algériens. Il s’agissait pour moi de prendre la mesure des mutations économiques du pays, de la dynamique industrielle engagée, des perspectives de développement et d’échanger sur les relations économiques entre la France et l’Algérie », a-t-il écrit sur son compte LinkedIn.
Il a constaté une réalité économique qui diffère du discours de certains responsables politiques en France. « Oui, alors que certains essayent de nous vendre des histoires ‘d’humiliation’ et de ‘ruptures’, j’ai pu constater une réalité faite d’entreprises françaises – en partenariat avec des entrepreneurs et partenaires algériens – qui investissent et qui prospèrent, une main-d’œuvre locale qualifiée et compétitive, un accueil chaleureux pour leur production et un fantastique marché en expansion de 48 millions d’habitants », a-t-il ajouté.
Selon lui, l’Algérie présente des opportunités pour les investissements français, notamment dans le secteur du BTP et de l’agroalimentaire. Il plaide pour un retour à la Déclaration d’Alger signée en août 2022 entre les présidents des deux pays. « Ne laissons pas une certaine politique d’estrade ou de la recherche du sensationnel saboter notre avenir commun », a-t-il déclaré, en soulignant que les « faits parlent d’eux-mêmes ». Il estime ainsi qu’il est « nécessaire pour la France et l’Algérie de revenir dans le cadre de la Déclaration d’Alger pour un partenariat renouvelé entre la France et l’Algérie ».
Dans une déclaration à TSA, Rachid Temal a insisté sur l’importance de mettre fin aux tensions actuelles. « Ma visite s’est bien passée. J’ai échangé avec des acteurs algériens et français. J’ai pu mesurer à la fois la stratégie industrielle de l’Algérie et la volonté de ceux que j’ai rencontrés à continuer à investir dans ce pays. C’est positif et c’est pour cela qu’il faut continuer à renforcer les relations entre les deux pays », a-t-il affirmé.
Il a critiqué certaines positions en France, en déclarant que « la voix de la France, ce n’est ni celle de Retailleau ni celle des médias de Bolloré » et que « la politique étrangère de la France ne se fait pas dans les médias de Bolloré ».
Le volume des échanges commerciaux entre l’Algérie et la France a atteint 11,8 milliards d’euros en 2023. Rachid Temal estime qu’il existe une « méconnaissance de la réalité des flux financiers entre les deux pays ». Il a ajouté : « Il faut que certains sachent qu’il y a des flux financiers entre les deux pays, des entreprises françaises en Algérie, un marché gigantesque… », en répondant notamment à Sarah Knafo (eurodéputée et membre du parti d’extrême droite d’Eric Zemmour, ndlr).
Appelant à une relance du dialogue entre les deux pays, il a invité le président Emmanuel Macron à une « prise de parole forte ». Il a aussi indiqué qu’il transmettra ses propositions aux autorités françaises en vue d’un réchauffement des relations bilatérales. « Je vais continuer à porter la parole des entrepreneurs et à travailler pour l’apaisement et le développement des relations économiques entre les deux pays », a-t-il conclu.
