Le wali d’Oran a publié ce lundi 3 février un communiqué pour informer les citoyens sur la démolition des bâtiments fragiles du quartier de Sidi El Houari. Selon le communiqué, ces constructions, datant de l’époque coloniale, étaient classées dans la catégorie des bâtiments dangereux. Leur démolition a été effectuée après le relogement de leurs occupants, car elles représentaient un risque pour les habitants et les passants.
Le wali a rappelé que des incidents avaient déjà eu lieu dans cette zone, notamment la chute de balcons ayant blessé des passants. Il a précisé, dans le communiqué relayé par le journal El Khabar, que de nouvelles habitations, inspirées du style architectural du quartier, seront construites à leur place.
Cette opération a suscité des réactions de la part d’associations et de citoyens attachés au patrimoine du quartier. Certains dénoncent la démolition de bâtiments situés dans un secteur protégé, en attente de classement et de restauration. Des initiatives ont été lancées pour recueillir des signatures et demander l’arrêt des démolitions.
Les défenseurs du patrimoine estiment que ces opérations devraient respecter les procédures prévues par la loi. Celle-ci impose une suspension des travaux de démolition ou de construction dans un secteur protégé tant qu’un plan de préservation n’a pas été finalisé. Cette étude, confiée à un bureau spécialisé, est en cours et devrait préciser les mesures à prendre.
D’autres observateurs regrettent que ces démolitions aient été menées sans concertation avec les spécialistes du patrimoine. Ils rappellent que des quartiers historiques avaient déjà été détruits par le passé, sans qu’aucun projet de réhabilitation ne voie le jour par la suite.
Par ailleurs, une étude sur la restauration de la place Boudali Hassen (anciennement Kléber) avait été validée par les autorités et financée. Certains estiment que cette initiative aurait pu servir d’exemple pour une approche combinant préservation et rénovation, plutôt que de privilégier uniquement la démolition et le relogement.