L’Algérie convoque l’ambassadeur de France

Date:

Les relations entre l’Algérie et la France traversent une nouvelle période de tension. Selon le quotidien El Moudjahid, l’ambassadeur de France en Algérie, Stéphane Romatet, a été convoqué au ministère algérien des Affaires étrangères. Cette convocation vise à exprimer « la ferme réprobation des plus hautes autorités algériennes face aux nombreuses provocations et actes hostiles français en direction de l’Algérie », rapporte le journal en citant des « sources diplomatiques crédibles ».

La convocation intervient après des révélations sur une campagne de déstabilisation orchestrée par les services de renseignement français (DGSE). El Moudjahid évoque « les graves révélations sur l’implication des services de renseignement français, DGSE, dans une campagne de recrutement d’anciens terroristes en Algérie à des fins de déstabilisation ». L’exemple cité est celui de Mohamed Amine Aïssaoui, un homme de 35 ans qui s’est récemment exprimé sur la chaîne publique AL24 News.

Le journal précise qu’au cours de cette rencontre, l’ambassadeur a été informé, avec « une fermeté absolue », que « ces agissements ne sauraient rester sans conséquences ». Les autorités algériennes affirment qu’elles sont « résolues à préserver leur dignité » et qu’elles « prendront toutes les mesures qui s’imposent pour faire face à ces tentatives d’ingérence ».

Cette crise s’inscrit dans un contexte déjà tendu depuis le rappel de l’ambassadeur algérien à Paris en juillet dernier, après la décision française de reconnaître la « souveraineté marocaine » sur le Sahara occidental.

D’autres événements ont contribué à l’aggravation des tensions. El Moudjahid cite l’arrestation en Algérie, en novembre dernier, de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal. Le journal dénonce à ce propos « une offensive médiatique d’une rare intensité », avec « des propos outrageants et profondément irrespectueux envers les responsables algériens par certaines personnalités françaises », dont Bernard-Henri Lévy, qualifié de « sanguinaire de Paris ».

Le quotidien évoque également « le manque de coopération au sujet de membres des groupes terroristes MAK et Rachad », que Paris est accusée de « protéger et soutenir activement », ainsi que la « saisie d’armes et de munitions en provenance de France au niveau du port de Béjaïa ».

Pour El Moudjahid, ces événements témoignent d’« une obsession maladive anti-algérienne » et s’inscrivent dans « une longue liste de gestes inamicaux envers l’Algérie ». Le journal se demande si ces actions ne visent pas à détourner l’attention des crises internes en France en utilisant l’Algérie comme bouc émissaire.

Le quotidien conclut que la démarche algérienne, bien qu’inscrite dans un cadre diplomatique formel, constitue un « signal politique fort » adressé à Paris.

Share post:

Info en continu

Articles associés
Related

Investissements directs étrangers : l’Algérie a attiré 1,43 milliard de dollars en 2024

Le rapport annuel publié jeudi 19 juin par l’ONU...

Allocation touristique et bureaux de change : les explications du ministre des Finances

Lors de deux séances plénières distinctes jeudi 19 juin,...

Mouvement partiel dans le corps des chefs de daïra au niveau des wilayas

Le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de...