Sahel : Le Tchad et le Sénégal annoncent la fin des accords militaires avec la France

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Après le Mali, le Burkina Faso et le Niger, le Tchad a annoncé jeudi la résiliation des accords de défense qui le lient à la France. Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a également déclaré, le même jour, que les bases militaires françaises allaient fermer dans son pays. Ces décisions marquent une nouvelle étape dans le retrait de l’armée française du Sahel.

«Le gouvernement de la République du Tchad informe l’opinion nationale et internationale de sa décision de mettre fin à l’accord de coopération en matière de défense signé avec la République française», a annoncé le ministre tchadien des Affaires étrangères, Abderaman Koulamallah. Cette déclaration est intervenue peu après une visite officielle de Jean-Noël Barrot, chef de la diplomatie française, au Tchad.

Le Tchad, dernier point d’appui majeur des forces françaises dans la région après les retraits du Mali, du Niger et du Burkina Faso, souligne vouloir affirmer son indépendance. «La France est un partenaire essentiel mais elle doit aussi considérer désormais que le Tchad a grandi, a mûri et que le Tchad est un État souverain et très jaloux de sa souveraineté», a précisé Koulamallah.

Le ministre a assuré que la décision n’était pas une rupture définitive avec la France, indiquant que «le Tchad, conformément aux dispositions de l’accord, s’engage à respecter les modalités prévues pour sa résiliation, y compris le délai de préavis». Actuellement, environ un millier de soldats français sont encore présents dans le pays.

Cette décision s’inscrit dans une volonté plus large de redéfinir les partenariats stratégiques du Tchad. «Après 66 ans de la proclamation de la République du Tchad, il est temps pour le Tchad d’affirmer sa souveraineté pleine et entière, et de redéfinir ses partenariats stratégiques selon les priorités nationales», a déclaré Koulamallah.

Au même moment, le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a affirmé que les bases militaires françaises allaient fermer dans son pays. «Le Sénégal est un pays indépendant, c’est un pays souverain et la souveraineté ne s’accommode pas de la présence de base militaire dans un pays souverain», a-t-il déclaré à l’AFP.

Tout en critiquant cette présence, il a insisté sur la nécessité de repenser les relations bilatérales. «Soixante-cinq ans bientôt après notre indépendance, les autorités françaises doivent aussi envisager d’avoir un partenariat dépouillé de cette présence militaire là», a-t-il expliqué. Le président a également évoqué d’autres partenaires stratégiques, comme la Chine, tout en réaffirmant son souhait de maintenir «un partenariat privilégié» avec la France.

Ces annonces s’ajoutent à celles du Mali, du Niger et du Burkina Faso, qui avaient déjà demandé le départ des forces françaises ces derniers mois. Ces décisions traduisent un rejet croissant de la présence militaire française, souvent perçue comme un vestige du passé colonial.

La France, qui disposait autrefois de solides bases dans la région, voit désormais son influence militaire au Sahel se réduire progressivement.

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