En grève depuis 8 jours, les travailleurs de l’entreprise portuaire de Bejaia (EPB) maintiennent toujours leur mouvement de protestation et exigent la réintégration immédiate de l’ancien directeur, Réda Benmhidi limogé, selon eux, de façon arbitraire.
Si pour le Groupe Serport (Groupe des services portuaire) qui a mis fin aux fonctions du DG, ce limogeage est justifié par les anomalies et faits graves enregistrés dans la gestion de l’entreprise, les employés de leur coté font entendre un autre son de cloche. Pour eux le directeur démis est bon gestionnaire et il jouit d’un bon comportement.
La nomination le 05 septembre dernier d’un autre directeur général en la personne de Kasmi Halim qui avait occupé plusieurs postes de responsabilités au niveau de l’entreprise, notamment comme directeur de la gare maritime et directeur de la logistique, n’a pas eu l’assentiment des travailleurs qui ont réclamé dare-dare le retour de leur ancien directeur.
Sur les banderoles accrochées à l’entrée du port, où les travailleurs grévistes tiennent leurs rassemblements quotidiens, on peut lire « Non à l’injustice ! », « On demande la réintégration inconditionnelle de notre directeur ! ».
Cette grève illimitée qui génère de graves pertes à l’entreprise et par-delà à l’économie du pays est différemment accueillie sur les réseaux sociaux. S’il y a ceux qui soutiennent l’action des grévistes et qui qualifient le limogeage de l’ancien DG de règlement de compte, ils sont aussi nombreux ceux qui jugent que la nomination, la mutation et la destitution d’un directeur ne concernent en rien les employés et leurs syndicats.
« Lors de la nomination de ce directeur en juin 2018, les employés de l’entreprise ont-ils été consultés ? » s’interroge dans ce cadre l’un des internautes. Au-delà des appréciations des uns et des autres, cette grève perturbe actuellement de façon manifeste l’activité du port et une solution doit être trouvée dans les meilleurs délais pour un retour à la normale.
Présentement pour parer aux urgences, la direction de l’entreprise a annoncé qu’elle se voit obligée de recourir à l’ANEM pour faire face aux contraintes du moment en attendant le dénouement de la crise « Pour des considérations et des intérêts de service public, l’Entreprise portuaire de Bejaïa fera appel à l’ANEM pour des recrutements afin d’assurer le traitement des navires et ce, pour des besoins du service minimum » précise, dans ce cadre un communiqué de la direction de l’entreprise.