Crise migratoire : « l’Europe peut gérer des dizaines de milliers de migrants », selon le HCR

Filippo Grandi
Filippo Grandi, Haut commissaire de l'ONU aux réfugiés (HCR)

Le Haut commissaire de l’ONU aux réfugiés (HCR) Filippo Grandi a appelé à l’établissement d’un système « prévisible » pour répartir en Europe les migrants secourus en mer et éviter une négociation au cas par cas.

Les arrivées « doivent être partagés en Europe. Il faut qu’il y ait un mécanisme prévisible. Nous ne pouvons pas gérer embarcation par embarcation », a t-il déclaré vendredi lors d’une conférence de presse suite à des entretiens avec les autorités à Rome qui refusent aux ONG secourant les migrants en Méditerranée de débarquer ces derniers au niveau de son port conditionnant à la promesse qu’ils soient accueillis ensuite dans d’autres pays de l’UE.

« Nous ne parlons pas de chiffres incroyables, si le Liban peut gérer un million de réfugiés, l’Europe peut en gérer quelques dizaines de milliers », a fait valoir M. Grandi.

« Je sais qu’en Europe ce sera une longue bataille pour parvenir à une politique migratoire commune, mais en attendant, commençons par un groupe de pays » de bonne volonté, a t-il ajouté, soulignant que faisant la tendance baissière des départs pendant l’hiver laissait « un peu de temps » pour tenter de trouver une solution.

80 à 90% des quelque 68 millions de réfugiés et déplacés dans le monde recensés par le HCR, se trouvent « dans des pays pauvres ou disposant de peu de ressources », rappelle responsable onusien a rappelé que.

Selon le représentant du HCR, le doute n’est cependant pas permis en ce qui concerne le lieu de débarquement et cela doit être « le port sûr le plus proche », a t-il affirmé, prédicant à ce propos que la Libye ne peut constituer un « port sûr ».

Toutefois, l’absence de navires de secours, humanitaires comme militaires, au large de la Libye, constitue une véritable « préoccupation ».

Il a également regretté que certains politiques européens usent de langage violent envers les migrants. « Le langage de la politique ne doit pas créer un espace pour les abus et violences à caractère raciste », a t-il déclaré.